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Couple: Faites durer la magie

L’argent: un équilibre à définir

Reconnaître les besoins de l’autre Nombreuses sont les personnes qui, venant consulter un psychologue après une rupture, confient leur impression d’avoir été négligées par leur ancien conjoint. Un ressentiment souvent provoqué par les mauvaises habitudes d’un gestionnaire des finances qui se sera révélé peu réceptif, voire méprisant, envers les dépenses de son partenaire. Exemple typique rapporté par Alessandra Duc Marwood: «Une femme enceinte se voit refuser l’achat d’eau minérale par son homme au motif que c’est un luxe. Pourtant quelques jours plus tard, celui-ci s’offre une glace durant une promenade dominicale…» Prendre en considération les besoins vitaux de l’autre, comme ses petites envies, c’est évidemment montrer qu’il compte pour soi, et qu’on se situe d’égal à égal dans le couple.

Créer un compte commun L’un des partenaires a tendance à se faire plaisir de son côté, et se plaint ensuite de ne pouvoir participer comme il le faudrait aux factures mensuelles du couple? L’instauration d’un compte dédié aux dépenses du foyer peut être une solution miracle. Chacun y verse sa quote-part nécessaire au règlement des courses, du loyer et des autres charges, à l’approvisionnement de l’épargne, et dispose ensuite de ce qui reste sur son compte individuel pour filer faire du lèche-vitrines. En toute bonne conscience.

Contrebalancer les contributions Dans un souci d’équité entre les conjoints, on privilégie couramment la scission des dépenses en parts égales. Mais lorsque l’un des deux présente des revenus bien moindres, cette symétrie parfaite dans les finances peut s’avérer difficile à gérer. On pourra peut-être, dès lors, accepter que le partenaire au salaire le plus faible baisse légèrement sa participation. En contrepartie? Il pourra inonder le couple d’énergie positive et compenser par une présence indéfectible auprès de sa moitié!

Le sexe: de la connivence et de la... distance

Entretenir le désir Tout est question de dosage. Si un éloignement prolongé est le gage d’un désir qui s’intensifie, une absence interminable finira par remplacer l’envie par la frustration. Et constituera une entrave à cette lente exploration sensuelle du corps de l’autre, nécessaire pour laisser s’exprimer le plaisir. Une relation fusionnelle? «Si les partenaires éprouvent le même besoin de fusion ils trouveront toujours du plaisir dans leur complicité. L’écueil auquel ils pourraient être confrontés est celui de s’enfermer dans une danse sexuelle routinière, de perdre la flamme de la curiosité face à l’inconnu. Mais certains couples fusionnels ont la créativité suffisante pour s’inventer des espaces de surprise», analyse Alessandra Duc Marwood.

Accorder ses violons La libido n’est pas un long fleuve tranquille. Non seulement son niveau varie selon les moments, mais tout le monde n’est pas doté du même appétit pour les galipettes. «Certaines personnes veulent surtout recevoir de la tendresse, et pas vraiment plus», constate Mirela Fry. Une trop grande différence dans les besoin peut alors conduire à des conflits, en particulier lorsque l’un d’eux a l’impression d’avoir trop souvent dit oui pour faire plaisir à l’autre. Le remède: savoir écouter attentivement, admettre qu’«être en couple, n’est pas «avoir» quelqu’un, et encore moins instrumentaliser quelqu’un». Dans le cas d’un tandem principalement basé sur les rapports sexuels, le défi résidera dans la capacité à discerner quelle part d’affectif sera mise en commun, quand l’un des amants sentira soudain naître des sentiments.

Partager le même imaginaire La réalisation de fantasmes au sein du couple favorise le renforcement de la complicité. Soit. Mais faut-il tous les réaliser à deux ou en conserver quelques-uns dans l’ombre de ses rêves les plus intimes? Disons qu’en ce domaine, les choses peuvent se déguster à la carte. L’expérience n’est ainsi bénéfique pour le duo que si les protagonistes ressentent la même excitation à l’idée de passer à l’acte.

La fidélité: ou le désir d’une sécurité

Créer la sécurité Dans un monde idéal, le choix de la fidélité, comme celui de l’infidélité, doit se faire à deux. Lorsque tout est bien clair pour les deux conjoints à propos des comportements autorisés ou non, il est possible de préserver ce sentiment d’appartenance réciproque qui fait le ciment de chaque couple. Une certaine idée de sécurité s’avère d’ailleurs indispensable pour se sentir épanoui, et donne de l’énergie à qui veut explorer ses propres projets et passions. Une vérité qui fait mal? S’imposer la fidélité comme clause essentielle du contrat relationnel, tout en ressentant le désir d’aller croquer quelques pommes dans le pré d’à côté, c’est d’abord, malgré le respect de ses promesses, être infidèle avec soi-même...

Surmonter un coup de canif dans le contrat Pour qui avait promis mordicus l’exclusivité de son amour, le fait de basculer de la fidélité à l’infidélité peut avoir plusieurs moteurs, comme le souligne Isabelle Tilmant dans son récent ouvrage Rester amoureux. L’art de réinventer son couple. Besoin ponctuel de se sentir à nouveau désiré, pulsion charnelle incoercible, quête perpétuelle de sensations, voire, paradoxalement, envie de consolider sa relation… Quoi qu’il en soit, la découverte du pot aux roses par l’autre partenaire entraîne parfois la chute immédiate du couple, avant même d’avoir pu apporter un diagnostic de la situation. Dommage… Car en fonction du contexte, il peut être salvateur d’instaurer une communication constructive entre les deux conjoints, de faire le point sur les raisons qui les ont conduits à se mettre ensemble. Et, peut-être, de refonder davantage le couple dans la réalité, au-delà des territoires idéalisés de la morale qu’ils s’étaient promis de respecter.

La proximité: comme un pas de Tango

Se sentir différent N’être qu’un, se fondre l’un dans l’autre, tout faire ensemble, l’idée paraîtra furieusement romantique à certains. Mais en dépit de ses allures d’amour avec un grand A, la fusion peut devenir un écueil. En particulier quand l’un des partenaires cherche, via une relation très passionnelle, à régler inconsciemment des problèmes découlant de sa propre histoire. Ici, il fait fausse route, puisque l’aimé n’a pas pour mission de réparer son partenaire. Préserver cette indispensable et inspirante notion d’altérité en se ménageant des plages personnelles, en revendiquant l’indépendance par des activités séparées, permet de juguler l’envie d’envahir, ou d’être envahi par l’autre.

Moduler la distance Dans le registre de l’espace à instaurer entre les conjoints, tous les goûts sont dans la nature: ne jamais se séparer, ou vivre à des milliers de kilomètres l’un de l’autre durant des mois pour aller au bout de ses aspirations, les deux extrêmes existent bel et bien. Quoi qu’il en soit, un jeu de rapprochements et d’éloignements successifs, à la manière de deux danseurs exécutant un tango, est souhaitable afin de donner une bonne dynamique au couple. Oui, mais sur quelle musique? Celle des rituels bien sûr, explique Mirela Fry. «Ces petits mots, ces regards, ces appels, constituent en quelque sorte la griffe, la signature du couple, et participent à l’aspect sacré de la relation.»

Avoir des projets devant soi Pour minimiser les risques de distanciation excessive voire dangereuse, notamment à l’âge où le démon de midi pourrait surgir ou lorsque les enfants quittent le nid, il est impératif d’avoir un horizon commun. Autrement dit des projets, des rêves à concrétiser ensemble. Une manière de garder le contrôle sur l’espace-temps, tout en empêchant de voir soudain fleurir des frustrations et des reproches du type «j’ai sacrifié mes idéaux pour être avec toi». A noter: ce sont les couples croyant au destin, persuadés de s’être trouvés, et non les unions basées sur des motivations plus pratiques – patrimoine, milieu identique – qui se révèlent les plus solides pendant les phases de grande vulnérabilité.

Le travail: un engagement à partager et à valoriser

Se réaliser pour le couple Neutralisons tout de suite une idée reçue: s’investir à fond dans son domaine professionnel n’est pas forcément le signe d’un désintérêt pour sa vie de couple. Certes, ce don faramineux de temps et d’énergie au profit de sa carrière peut dissimuler le désir de fuir la sphère conjugale, mais aussi, tout simplement, démontrer un plaisir intense à exercer tel métier. Un écueil guette, cependant! Celui de former un couple symbolique avec son activité, comme on pourrait le faire avec sa mère, sa voiture ou son chien. Pour préserver sa vie amoureuse, ne pas perdre de vue que cette source de satisfaction qu’est le travail doit, au final, rejaillir sur les deux compagnons.

Etre solidaire «La compréhension doit être le maître mot si l’on souhaite voir durer son couple», souligne Alessandra Duc Marwood. Pour celui qui reste à la maison ou qui occupe un poste moins chronophage (ou moins passionnant), il faut accepter, et si possible apprécier le fait de voir son partenaire poursuivre avec tant de passion son projet individuel. S’il ne se sent pas soutenu, notre collectionneur d’heures sup’ risque d’aller chercher l’admiration ailleurs… Il a toutefois lui aussi un rôle à jouer, en montrant qu’en dépit de ses absences récurrentes, il s’intéresse à la vie du foyer. Par exemple en consacrant du temps pour honorer quelques tâches ménagères, organiser un week-end sympa ou trouver une crèche pour les enfants.

Garder du temps pour l’intimité Le désir d’exceller dans le monde professionnel, par rêve ou par nécessité, tout cela est légitime, mais attention! Par essence, le couple requiert une certaine dose de présence, intellectuelle comme physique. Et il faut du temps pour partager, pour comprendre l’autre, pour ressentir l’autre. Le partenaire impliqué plus que la normale dans son travail ne doit pas oublier de lâcher prise lorsque le besoin s’en fait sentir au sein du foyer, surtout après le départ des enfants, moment de grande vulnérabilité pour le couple. Au risque de voir sa belle aventure à deux se réduire à un simple accessoire.

La mixité: Une chance pour les curieux

S’enrichir de l’altérité Qu’elle soit de nature religieuse, culturelle ou encore sociale, la différence entre deux partenaires ne doit pas être perçue comme un élément perturbateur. Elle peut même devenir un véritable atout. A condition, bien sûr, de ressentir cette envie de faire de ce métissage un plus réel pour le couple. Etat d’esprit qui se manifestera par de la curiosité pour l’univers de sa moitié, et une fierté réciproque des deux conjoints. Avec, à la clé, un bénéfice à l’échelle de chaque individu, puisqu’en s’instruisant sur le monde de l’autre, en explorant cette altérité à fleur de peau, on apprend aussi sur soi. La formule idéale? Organiser des vacances dans ses pays respectifs si l’on est de nationalités différentes. Le comportement à risque? Vouloir «sauver» l’autre de sa culture, ou de sa classe sociale. Dans une position de don permanent, on deviendrait en effet beaucoup moins apte à recevoir. C’est-à-dire à entendre les sentiments de son partenaire.

Avoir une philosophie identique Mettre en commun des valeurs venant d’horizons distincts a son avantage, mais le cocktail ne peut véritablement fonctionner que si les deux parties sont au clair sur leur approche de la vie quotidienne, s’ils partagent un langage commun. «Dans le cas d’une union interreligieuse, précise Mirela Fry, mieux vaut que les amoureux aspirent à un même degré de spiritualité. Il faudra également tomber d’accord sur la manière de gérer sphères privée et publique, et, évidemment, de concevoir l’éducation à prodiguer pour les éventuels enfants à venir.»

A écouter

Dans la cadre de Salon Plus, Juliette Buffat, médecin-psychiatre et psychothérapeute spécialisée en sexologie, donnera une conférence intitulée Faire durer l’alchimie dans le couple. Une présentation des ressources insoupçonnées de la relation amoureuse à découvrir le dimanche 6 octobre 2013 dès 14 heures.
Salon Plus, 5-6 octobre 2013, Beaulieu-Lausanne.

Keiko Morimoto, www.morimoto.co.uk


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