![](https://www.femina.ch/assets/content/images/_quote600/World-press-freedom-day-unesco-women-security-getty.jpg)
Cyberviolence
73% des femmes journalistes sont victimes de harcèlement en ligne
![World press freedom day unesco women security getty](https://www.femina.ch/assets/imager/images/1073564/b33159d582_world-press-freedom-day-unesco-women-security-getty.jpg)
Le cyberharcèlement n'est pas anodin: 30% des femmes interrogées ont avoué s'autocensurer sur les réseaux, 26% ont été affectées dans leur santé mentale, 4% ont quitté leur job.
© Getty Images / JGI Tom Grill Blend ImagesL’Unesco a profité de la journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai, pour publier son rapport sur la sécurité des femmes journalistes. Selon une enquête menée par le Centre Internationale des Journalistes, 73% des femmes journalistes dans le monde affirment avoir été victimes de violence en ligne, soit 3 femmes sur 4. Parmi elles, 25% ont reçu des menaces de violence physique, 18% de violence sexuelle. Plus de 900 participants issus de 125 pays ont répondu à l’enquête. Outre des entretiens approfondis, 2,5 millions de messages Facebook et Twitter ont été analysés. Ils visaient deux journalistes d’investigation, Carole Cadwalladr, qui avait dévoilé la fuite de données Facebook-Cambridge Analytica, et Maria Ressa, originaire des Philippines, lauréate du Prix Mondial de la Liberté de la Presse 2021. Facebook est par ailleurs la plate-forme jugée la moins sûre par les femmes interrogées.
Nail. On. Head.
— Carole Cadwalladr (@carolecadwalla) May 2, 2021
Superb piece by @suehalpernVT on the cluster of malignant cells that Facebook has become https://t.co/Nk9ruFRTdk
Sans surprise, les cyberattaques sont personnelles plutôt que sur le contenu des articles. Elles visent le physique de ces femmes, mais aussi leur origine ethnique et leur orientation sexuelle. Les femmes noires sont plus souvent visées (81% contre 64% pour les blanches), tout comme les homosexuelles (88% contre 72% pour les hétéros).
Ces comportements ont des conséquences non négligeables sur ces professionnelles de l’information: 30% ont avoué s'autocensurer sur les réseaux, 26% ont été affectées dans leur santé mentale, 4% ont quitté leur job.
When a woman journalist is attacked, she is not the only one who suffers. It is an attack on everyone's freedom of expression.
— UNESCO 🏛️ #Education #Sciences #Culture 🇺🇳😷 (@UNESCO) May 4, 2021
Social media platforms & governments must protect women journalists from online violence. It affects us all. https://t.co/U2XCBa0sNP #JournalistsToo pic.twitter.com/UWHhFZuOPR
Un conseil? S'endurcir...
Les attaques en ligne contre les femmes augmentent de façon exponentielle. Pire: pour 20% d’entre elles, ces attaques ont débordé dans leur vie réelle, avec injures, agressions ou harcèlement. Ce taux bondit à 53% pour les femmes arabes. La liberté d’expression est non seulement menacée, mais les conséquences peuvent être mortelles. Et les solutions pour contrer ce fléau sont pour l’instant insuffisantes: médias et employeurs ne prennent pas vraiment au sérieux le problème, et les Etats peinent à mettre en place des politiques et des cadres réglementaires. Seules 25% des victimes ont signalé leur cas de violence en ligne, et pour 10% le signalement est resté sans suite, 9% ont reçu le conseil de s’endurcir et 2% se sont vues demander ce qu’elles avaient fait pour provoquer cette agressivité.