cuisine
Champagne, prosecco ou crémant: on boit quoi à Noël?
Franciacorta: Le petit Italien qui monte
Quand on dit petites bulles et Italie, forcément, on pense au prosecco. Mais s’il y a bien un vino spumante alternatif à envisager sérieusement pour égayer notre fin d’année, c’est celui de la région de Franciacorta, en Lombardie, tout au nord de l’Italie. Un petit vignoble, 116 producteurs, répartis sur 18 communes. Surtout, un vin fabriqué selon la méthode traditionnelle – on disait auparavant méthode champenoise, mais on n’a plus le droit. Soit une double fermentation, en cuve puis en bouteille. Encore difficile à dénicher en Suisse, on commence timidement à en trouver. A déguster brut, ou en version dosage zéro (ou «pas opéré», en… italien), soit sans aucune adjonction de sucre, la nouvelle tendance.
Notre coup de cœur Le Bellavista Alma, cuvée brut, 39 fr. 90 chez Globus.
Champagne: La bourgeoisie de la bulle
On ne le présente plus, c’est le pape des vins effervescents, né au XVIIe siècle déjà, et rendu populaire grâce à un moine bénédictin, un certain Dom Pérignon. Mais au lieu de se ruer sur les grands noms de l’appellation, aux prix parfois assez élevés, on s’encanaillera avec des petits producteurs, aux prix souvent plus intéressants. Pas de panique: tous les producteurs de champagne doivent respecter le même cahier des charges, très scrupuleux. Essentiellement composé de cépages pinot noir, meunier et chardonnay, on le connaît là aussi davantage dans sa version brute, mais les variantes sans ajouts de sucre (on dit brut nature, pas dosé ou dosage zéro) sont toujours plus courantes. Question de goût… et de réchauffement climatique.
Notre coup de cœur Champagne brut Grande Réserve, Dehours & fils, 36 fr. chez Le Passeur de vin.
Prosecco: Souviens-toi, l’été dernier
Alors que les ventes de champagnes et autres crémants stagnent au niveau mondial, celles du prosecco explosent. Et en 2013, pour la première fois, on en a acheté davantage que de champagne. 307 millions de bouteilles, contre 304 de champagnes. La faute au Spritz, bien évidemment. Mais gare au sacrilège: les meilleurs proseccos, élaborés en Vénétie, dans le nord-est de l’Italie, se doivent d’être bus seuls.
Notre coup de cœur Bisol Private NoSo dosage zéro et sans sulfites (certains proseccos de Bisol sont disponibles sur Tannico).
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Cava: Le bon goût catalan
Tremblement de terre au pays du mousseux catalan. Avec les incertitudes autour de la région, Codorniu, parmi les plus gros producteurs de cava, a déjà déplacé sa maison-mère ailleurs en Espagne. Mais pour l’heure, les vignes, elles, restent en place. L’occasion de redonner une chance à ce mousseux méconnu et mal-aimé, élaboré lui aussi grâce à la méthode traditionnelle, même si les cépages, le climat et le sol sont différents.
Notre coup de cœur Freixenet Cordon negro brut.
Mousseux: Ça se passe près de chez vous
On dit que l’herbe est plus verte chez le voisin. En tout cas, les Suisses ont tendance à bouder les vins pétillants autochtones. Faites mentir le proverbe et osez sabrer local. Certains ont opté pour la méthode traditionnelle (comme les caves Mauler, le plus grand producteur helvétique, basé à Môtiers), d’autres pour la méthode dite Charmat, où la prise de mousse est faite en cuve et non en bouteille. Un peu d’audace, pardi.
Notre coup de cœur Murailles brut, Henri Badoux (méthode Charmat), 16 fr. 90.
Crémant: Le Français qui veut sa revanche
Proposez un Crémant lors de votre prochain apéritif, et observez les grimaces de vos convives. C’est un fait, «l’autre» vin pétillant français a mauvaise réputation. Et a surtout longtemps souffert de la comparaison. Mais il est temps d’arrêter de se voiler la face: de nombreux crémants sont bien meilleurs que certains champagnes. Le tout pour un prix souvent plus avantageux. Et toc. Qu’il soit d’Alsace (peut-être le plus connu), de Bourgogne ou de la Loire, il est lui aussi élaboré grâce à la méthode traditionnelle.
Notre coup de cœur Crémant d’Alsace Wolfberger brut, 12 fr. 95, chez Mondovino.
Au fait: Flûte, verre ou coupe?
Pour le verre comme pour le vignoble, tout dépend des goûts de chacun. Mais une chose est sûre. La coupe «Marie-Antoinette», certes très jolie, n’est pas la panacée. «Elle évoque la Belle Epoque et les grands hôtels, mais elle n’est pas pratique, puisque le perlage disparaît trop vite», précise David O’Halloran, senior buyer vins chez Globus. La solution? Pour des vins mousseux classiques (non millésimés), on optera pour la flûte. Pour les cuvées vintage ou un champagne de première qualité, on privilégiera un grand verre à vin, avec une forme de «tulipe» (moins évasé en haut), qui permet aux arômes de se déployer. Cheers.
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