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«Sissi» affole la Toile: notre avis sur les premiers épisodes

Pourquoi la serie Sissi affolle t elle la Toile

Une jeune Sissi qui se masturbe (la scène n'est pas montrée, seulement suggérée)? Si l'idée dérange, c'est que le tabou du plaisir solitaire féminin est encore tenace, en 2021.

© RTL

Petit rappel des faits

Après avoir remporté un franc succès en Allemagne, Sissi est venue conquérir son audience francophone: le jeudi 23 décembre 2021, les premiers épisodes de la série ont cumulé un total de 3'046'000 téléspectateur-rice-s sur la chaîne TF1, dépassant le score du Meilleur Pâtissier qui chute ainsi sur la deuxième place du podium. Cela n'a rien de réellement étonnant, sachant que l'histoire de l'impératrice d'Autriche fait partie des incontournables de Noël, depuis que la mythique Romy Schneider avait fait fondre les cœurs dans son interprétation de 1955.

Très attendue, cette nouvelle série promettait de revisiter le récit bien connu, de lui infuser une touche de modernité mêlée de féminisme, et se voyait ainsi promise à un feu d'artifice quasi assuré. Or, il s'y est également ajouté un brin de scandale, presque comparable à un phénomène de bad buzz: dès la diffusion des premiers épisodes, de nombreux internautes choqué-e-s ont exprimé leur mécontentement sur la Toile, soulignant que rien ne détrônera jamais la version de Romy Scheider. Sur Twitter, par exemple, plusieurs personnes sont allées jusqu'à comparer la production à 50 Nuances de Grey, ou se moquent du personnage François Joseph, constamment enclin à faire étalage de ses pectoraux.

Cependant, les critiques évoquent surtout les scènes érotiques et sulfureuses de la production, qui s'ouvre notamment sur une Sissi (interprétée par l'actrice suisse Dominique Devenport) en train de masturber, surprise par sa grande sœur à laquelle elle piquera, plus tard, l'homme de sa vie. Est également dénoncé le goût prononcé de François-Joseph (campé par Jannick Schümann) pour les prostituées.

Ainsi, les personnages plus complexes et moins lisses défient la perfection des interprétations classiques et ébranlent le mythe immense que représente la duchesse de Bavière, telle qu'elle règne sur l'imaginaire commun. L'idée de leur ajouter fougue, modernité et tentation ne semble pas avoir plu à tout le monde. Mais quelques bons points restent soulignés sur les réseaux, certains concédant tout de même que le scénario se défait du mièvre, n'omet pas l'Histoire et décrit la romance entre les protagonistes de manière moins naïve. Reste à voir si la diffusion des trois prochains - et derniers - épisodes, prévue pour le jeudi 30 décembre, comptera autant de spectateur-rice-s.

Notre avis sur la série

«Rendez-moi Romy!», «50 nuances de Sissi», «enfin une Sissi et un Franz qui ne sont pas à l'eau de rose», «vocabulaire beaucoup trop moderne», «hyper loin de la réalité historique», «Sissi en plus moderne»: cette nouvelle adaptation télévisée de la vie d'Elisabeth en Bavière, impératrice d'Autriche, vous a également fait réagir sur la page Facebook de Femina.

Une petite confidence s'impose avant de vous dévoiler notre critique des trois premiers épisodes de Sissi: nous aussi, nous avons regardé - et adoré - la saga des années 1950, presque chaque Noël depuis près de 20 ans. Romy Schneider fait indubitablement partie de notre paysage cinématographique festif de fin d'année, au même titre que les cultissimes Mélodie du bonheur ou autres Angélique.

Or, nous sommes d'avis qu'il convient de replacer les œuvres filmiques dans leur contexte de production et de ne pas s'évertuer à trop les comparer. Il nous semble évident que le producteur de la Sissi de 1955, Ernst Marischka, n'aurait même pas imaginé sa protagoniste en plein onanisme, fouinant dans une maison close ou encore en train d'admirer secrètement un jeu de cartes érotique. Et pour cause: rappelons que les femmes de l'époque disposaient de bien peu de droits, notamment sur leur propre corps, puisque la libération sexuelle ne s'assimilait alors qu'à un murmure.

Près de 70 ans séparent ces productions télévisuelles, il est donc normal que le personnage de Sissi évolue, afin de séduire l'audience pour laquelle il a été créé. Les comportements des personnages, les relations, les costumes, les dialogues ne peuvent s'enliser dans la nostalgie d'une époque rêvée, sous peine de perdre le public actuel, habitué aux superproductions Netflix et HBO.

Le sexe est aussi un truc de femme

Une Sissi qui s'intéresse au sexe? Et pourquoi pas? La vertu et la fécondité d'une femme, particulièrement dans la haute société, étaient après tout des thèmes centraux au XIXème siècle. Une jeune Sissi qui se masturbe (la scène n'est pas montrée, seulement suggérée)? Si l'idée dérange, c'est que le tabou du plaisir solitaire féminin est encore tenace, en 2021. Quant à la comparaison avec la saga 50 Nuances de Grey, nous ne comprenons pas le rapprochement, car aucune scène de sexe - encore moins de pratiques BDSM - n'est réellement montrée aux spectateur-rice-s dans les trois premiers épisodes.

Complètement ignorante des choses de l'amour, Sissi se rend également en secret dans une maison close, car elle sait qu'elle «passera à la casserole» (les mots mêmes de sa sœur Hélène). Elle fait ainsi la connaissance de Fanny, la prostituée qui vient de coucher avec son époux, comme l'épisode le suggère, et tente de lui soutirer des informations sur les goûts de Franz. Son rendez-vous avec la travailleuse du sexe étant écourté, Sissi l'enrôle comme dame de compagnie afin qu'elle l'instruise. Un détail choquant, selon certain-e-s internautes, et plutôt amusant selon nous. Sissi se montre convaincante dans sa justification, tout comme Fanny dans son nouveau rôle.

Quant à notre avis sur la série, de façon plus générale, nous avons apprécié ce vent de modernité qui dépoussière le mythe de Sissi, de même que les paysages sublimes et les robes de princesse actualisées. Si Romy Schneider restera à jamais dans nos cœurs pour son interprétation de l'impératrice d'Autriche, nous avons apprécié le jeu de la Lucernoise Dominique Devenport, qui mêle joliment le côté rebelle et naïf de Sissi. De son côté, Jannik Schümann, bien que peu charismatique, livre un François-Joseph impulsif, aux traits violents et immatures, qui tranche avec le Franz lisse transi d'amour que l'on connaît.

Spoiler altert: dans les trois premiers épisodes, les jeunes mariés ne consomment pas leur union, donc aucune scène d'amour n'est révélée au public. La tension entre les personnages est tout de même palpable: nul doute, à notre avis, que Sissi et Franz succomberont au jeu de la séduction et se donneront rendez-vous dans le lit conjugal, lors d'un épisode suivant. Ellipse ou scène ultra hot? On a hâte d'être jeudi 30 novembre 2021, devant notre télé, pour le découvrir!


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