culture
Romans cultes: le club des cinq a bien grandi
La version adulte et parodique de la série culte s'intéresse avec humour à de grands sujets de société: alimentation, monde du travail, parentalité...
© DROn pensait Le club des cinq réservé aux enfants? On se trompait. La preuve avec Le club des cinq arrête le gluten, Le club des cinq et le Brexit, Le club des cinq pouponne ou encore Le club des cinq en séminaire – soit la version adulte des aventures cultes de Claude, François, Mick, Annie et de l’incontournable chien Dagobert.
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Problématiques contemporaines
Sortie en Grande-Bretagne fin 2016, et maintenant partiellement disponible en français, cette collection, qui revisite sous forme de parodie l’univers imaginé dès 1942 par Enid Blyton, se propose en effet d’emmener les petits devenus grands sur les traces de leurs héros (eux aussi adultes) pour résoudre de nouvelles énigmes. Mais là, plus question de courir après des malfaiteurs ni d’arpenter les sentiers de l’île de Kernach: il s’agit désormais de tenter de comprendre les grands mystères de la vie contemporaine. Carrément.
Toujours accompagnés de leur toutou (largement centenaire!), les cousins sont ainsi confrontés à de graves questions, du genre: «Les bonnes résolutions peuvent-elles résister à l’épreuve d’un spiraliseur emballé et de recettes bien-être qui coûtent un bras?» «Un séminaire cohésion de groupe suffit-il pour impacter durablement une équipe dans le but qu’elle performe mieux?» «Vaut-il vraiment la peine de cesser de boire des verres alors qu’un lendemain d’hier, c’est finalement quand même gérable?» Ou encore: «Pourquoi continuer à faire des bébés sachant qu’ils sont essentiellement sources d’angoisse… et producteurs de tonnes de couches souillées?»
Humour et nostalgie
Bref, comme l’explique l’auteur, Bruno Vincent, qui a écrit Les Cinq en anglais,
il s’agit surtout de se «moquer gentiment des modes, marottes et contradictions de nos sociétés occidentales à travers les questionnements d’une bande de jeunes adultes de la classe moyenne».
Visiblement, ce regard narquois et décalé plaît, puisqu’en Grande-Bretagne il s’est vendu près de deux millions d’exemplaires de cette série, qui compte actuellement 13 titres.
Comment expliquer ce succès? L’humour soooo british, bien sûr, ainsi que l’aspect marketing de la mémoire, qui joue sur la nostalgie des codes familiers et rassurants.
En gros, comme l’analyse Emma Fric, spécialiste des tendances à l’agence parisienne Peclers, la très grande tribu des adulescents est particulièrement sensible à ces valeurs du passé dans lesquelles se réfugier:
«Le monde est de plus en plus dur, on est confrontés à des réalités lourdes et difficiles. On a donc besoin de retrouver la douceur et une forme de sécurité liée à l’enfance!»
En l’occurrence, le choix de réinterpréter Le Club semble d’autant plus judicieux qu’un sondage effectué en 2016 au Royaume-Uni montre que les 21 titres de la série originale restent les ouvrages que les parents préfèrent offrir à leur progéniture. Devant les Harry Potter. A la fin, c’est donc toujours les cinq qui gagnent…
NB: Le club des cinq à l’âge adulte (différents titres disponibles), Bruno Vincent, Hachette Pratique, env. 100 pages.
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Monsieur-Madame aussi!
Dans la même mouvance marketing de la mémoire que Le Club des cinq, les Monsieur-Madame ont aussi droit à leur adaptation adulte – maintenant disponible en français.
Lancée fin 2017, cette nouvelle série, qui garde le ton délirant des titres pour enfants, traite des soirées d’entreprise, des joies de la parentalité, des régimes ou de la drague en ligne. Là encore, au vu du succès rencontré, l’éditeur a décidé de l’enrichir régulièrement. De quoi faire tout plein de Monsieur Heureux!
© Hachette
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