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Fishbach: romantisme et «synthé cheap»

Fishbach

La chanteuse Flora Fishbach.

© Yann Morrison

Spirituelle et inspirée, la chanteuse filiforme et diaphane cultive son côté romantico-gothique de sa voix rauque à souhait. Sur son premier album, «A ta merci», on trouve des textes assez sombres qui parlent de la vie, de l’amour, de la mort, associés à des mélodies au synthé teintées années 80. Le résultat vaut l’écoute. La rencontre vaut le détour.

Femina Vous êtes originaire de Charleville-Mézières, la ville où est né Arthur Rimbaud. Une romantique comme vous est-elle inspirée par ce poète?
Fishbach C’est vrai que je cultive mon côté XIXe siècle… mais j’avoue que le fait d’avoir été obligée de le lire à l’école m’a un peu brouillée avec ce poète. En plus, je reste traumatisée par un souvenir d’enfance lié à Rimbaud: à chaque fois que mes parents m'emmenaient pour passer les vacances chez mes grands-parents, j’étais traumatisée en passant sur l’autoroute devant son portrait mal peint sur un immeuble à l’entrée de la ville, il me faisait peur.

Justement, est-ce que ce côté «fille du XIXe siècle» vous correspond mieux que l’étiquette 80s qu’on vous colle?
Complètement! J’en ai marre qu’on associe ma musique à un revival des eighties. J’adore l’audace artistique liée à cette décennie, le côté glam rock et hard fun. Mais la réalité, c’est que comme beaucoup de jeunes artistes, je produis seule sur un synthé cheap, face à mon ordinateur, et du coup cela donne à mes morceaux ce son particulier…

Dans votre album vous mariez textes romantiques et synthé, pour un résultat plutôt sombre. Quels sont vos thèmes de prédilection?
L’amour, la vie, la mort. Historiquement, artistiquement, et religieusement ce sont des thèmes qui me fascinent et me nourrissent. Dans ma famille, on en a toujours beaucoup discuté d’un point de vue spirituel. Pour ce qui est de l’amour, forcément… une chanson, c’est un peu comme une aspirine qu’on prend pour faire passer une histoire qui se termine.

Quel est le point de départ d’une chanson?
Un mot qui me vient en tête, une phrase que je me répète en boucle, le son d’un instrument… Il n’y a pas de règles. Mais quand je me rends compte que je tiens quelque chose, une ébauche de mélodie, de texte, de sujet, c’est génial!

Quelle musique écoutiez-vous ado?
Je jouais beaucoup aux jeux vidéo, je faisais du skate... et j'écoutais la musique qui allait avec: du rock, du métal, de la techno aussi… J’ai commencé à écouter de la chanson française tardivement.

On vous compare parfois aux Rita Mitsouko ou à Niagara… quel artiste des années 80 appréciez-vous?
J’ai écouté les Rita Mitsouko pour la première fois à l’âge de 22 ans… j’aime bien. Mais mon chouchou incontesté reste Daniel Balavoine.

Vous avez commencé à chanter à 17 ans, pas d’intérêt avant?
Non, du tout. J’avais pris quelques cours de chant, mais comme tout ce qui est scolaire, cela m’a vite dégoûtée. Ce n’était pas épanouissant. Et ne cherchez pas de vocation familiale, car à part un grand-père qui jouait de l’accordéon, pas de tradition musicale chez moi.

Avez-vous la sensation d’avoir trouvé votre voix ou êtes-vous toujours en exploration?
J’aime explorer ma voix, elle est en constante évolution et c’est justement ça qui est intéressant. Il y a plusieurs personnalités dans un même morceaux, comme dans «Feu» par exemple, et la voix peut les refléter. Aujourd’hui par exemple, ma voix est très très rauque… mais ce n’est pas voulu, c’est juste dû à la fatigue… je dois aussi apprendre à la préserver.

Pantalons Paul Smith, t-shirt «Ardennes Republic», teint diaphane… vous cultivez votre look. Sur scène aussi?
J’adore ce pantalon! On me l’a prêté pour la tournée. Comme d’autres tenues Chanel, Dior ou Nina Ricci… Je n’étais pas du tout intéressée par la mode avant, mais je trouve que ces tenues - qui ne font pas du tout déguisement - mettent ma silhouette et ma personnalité en avant sur scène. On y travaille avec ma costumière et c’est un tout pour donner corps à ma musique, mon univers.

«A ta merci», Fishbach, Sony Music.


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