Quel talent!
Eléa Dupuis, la révélation du film «Colombine»
À 13 ans, Colombine en a assez. Assez de ne pas savoir qui est son père, assez des silences de sa mère, assez des secrets de famille. Et elle le fait bruyamment savoir. Mais voilà que soudain, grâce à un élixir magique, elle va pouvoir voyager dans le temps et, ainsi, peut-être, percer le mystère… Pour incarner cette héroïne en quête de vérité, Eléa Dupuis.
Gymnasienne lausannoise aujourd’hui âgée de 15 ans, scoute et élève d’une école de théâtre, elle est une véritable révélation tant elle crève l’écran. Nature et chaleureuse, sans chichis ni prise de tête – elle rit de bon cœur quand on lui dit qu’une étoile est née! –, Eléa raconte avec enthousiasme cette si «belle» expérience commencée il y a trois ans, après qu’elle a été choisie parmi 250 candidates.
FEMINA Quand vous avez reçu le scénario, vous aviez 12 ans. Vous a-t-il tout de suite parlé?
ÉLéa Dupuis Oui. J’aime énormément lire et me plonger dans des fictions… surtout quand elles ont une dimension de magie. Là, en plus de cet aspect, j’ai trouvé cette quête d’un père très belle.
Vous vous retrouv(i)ez en Colombine?
Je m’y suis vite attachée. Le courage et l’assurance du personnage m’ont beaucoup touchée. En revanche, nous sommes différentes sur certains points. Je pense par exemple aux conflits qui l’opposent à sa maman. Je ne dis pas que je ne suis jamais fâchée contre mes parents mais cela ne s’exprime pas de cette manière!
Comment vous y êtes-vous prise, alors?
Avec l’aide d’une coach, qui m’a accompagnée tout au long du tournage, j’ai essayé de comprendre ce que Colombine pouvait ressentir. Pour la cerner puis la construire, j’ai donc fait un travail de projection. Mais d’introspection, aussi, puisque je suis également allée chercher au plus profond de moi des émotions… que je n’avais d’ailleurs pas toujours conscience d’avoir! Mais j’ai adoré cette démarche qui fait grandir et c’est vraiment hypergratifiant et satisfaisant quand on réussit à transmettre des choses!
En termes de jeu, quelle marge de manœuvre avez-vous eue?
Dominique (Othenin-Girard, le réalisateur, ndlr) m’a laissé une grande marge de liberté, il était très ouvert. D’ailleurs, il me demandait souvent: que ferait ou dirait une fille de 12 ans dans cette situation? Parfois, ce qu’il avait écrit me convenait parfaitement, parfois moins et il tenait compte de mes propositions. Lui et le reste de l’équipe se sont montrés très respectueux et bienveillants avec moi. On tirait tous à la même corde pour que le film soit réussi, bien entendu, mais ils m’ont vraiment aidée et soutenue, si bien que ça a été une expérience magnifique. Une vraie chance!
Maintenant que le film sort… comment vous sentez-vous?
C’est un sentiment bizarre que je ne sais pas vraiment définir.
Et de l’autre, j’ai une impression étonnante car la Colombine que je connais de l’intérieur n’est pas tout à fait celle du film. C’est comme si j’avais des clés particulières que je suis la seule à avoir! Et puis j’ai les souvenirs de tournage qui remontent: les scènes tournées pendant une représentation de la Fête de vignerons et qu’on devait impérativement réussir du premier coup, des lieux ou des coups de stress et de très jolis moments…
Cela vous a-t-il donné envie de tourner à nouveau?
(Elle rit) Je veux d’abord profiter pleinement de ce moment! La suite, si suite il y a, on verra, je ne veux pas me… faire des films. À vrai dire, j’ai de la peine à me projeter, je vis dans l’instant présent. Là, je vais déjà suivre mon gymnase (elle est en philo-psycho, ndlr) et après, on verra bien!
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