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«Beautiful Boy»: un drame familial sur le fil du rasoir

Beautiful boy critique film 2019

Adapté de l’ouvrage du journaliste David Sheff, du «New York Times», «Beautiful Boy: A Father’s Journey Through His Son’s Addiction», le film se concentre sur la relation fusionnelle du père et du fils qui se déchiquette au fil des scènes.

© Amazon Studios

Les fans inconditionnels du charismatique Steve Carell («Crazy Stupid Love») et du jeune Timothée Chalamet («Call me by your name») ont de quoi se réjouir. «Beautiful boy» met en scène David Sheff et son fils Nicolas, un ado de 18 ans brillant et sportif, à tout devait sourire... Mais le monde du père, un journaliste du magazine «Rolling Stone», s’effondre littéralement lorsqu’il comprend que Nic se drogue depuis l'âge de 12 ans.

De fumeur occasionnel de joints, Nic est devenu accro au crystal meth (la drogue de la série «Breaking Bad», considée comme extrêmement addictive et dont la consommation a des effets quasi irréversibles sur le cerveau), et sortir de cette descente aux enfers semble tout bonnement impossible. Voyant que son fils s’éloigne incontestablement du foyer familial, David décide de tout entreprendre pour le sauver, avant qu’il ne soit trop tard.

Très concernant pour un large public, ce film d’auteur touchera en plein cœur les parents comme les adolescents qui pourraient «se retrouver» en Timothée Chalamet. Sensible, l’acteur incarne à la perfection le héros romantique – son intelligence poétique irradie l’écran - en proie à une rébellion destructrice et prêt à accueillir la mort les bras grands ouverts. Dans son regard, le spectre de James Dean passe.

Un père sublime

Adapté de l’ouvrage du journaliste David Sheff («New York Times»), «Beautiful Boy: A Father’s Journey Through His Son’s Addiction», le film se concentre sur la relation fusionnelle du père et du fils qui s'effrite au fil des scènes et provoque empathie et compassion face aux souffrances si communicatives. Déformation professionnelle oblige, David, de prime à bord dans la retenue, va passer tout son temps à étudier la toxicomanie: il veut tout savoir sur la méthamphétamine, et va même tester lui-même pour en comprendre les effets.

Un autre livre, «Tweak: Growing Up on Methamphetamines», donnait la plume au fils, Nic Sheff. Mais «Beautiful Boy» filme bien le point de vue de la famille et parfois ses choix poignants. Comme quand le père, au bout du rouleau, décide «d’abandonner» sa progéniture malade: pourquoi continuer à aider un fils le jour s’il retourne se défoncer la nuit? Grâce à cette prestation, Steve Carell, connu du grand public comme le «clown de service», voit sa carrière faire un U-turn épatant.


© Amazon Studios

Un miroir de la société américaine

Véritable fléau aux États-Unis, le sujet de la drogue est au cœur de l’actualité notamment à cause du scandale des opiacés (en 2016, 64 000 personnes sont mortes d’une overdose selon les autorités américaines). D’ailleurs, dans «Ben is Back» (2018) avec Julia Roberts, le cinéma s’emparait de cette thématique qui fait frémir l’Amérique. Mais inspiré de faits réels, «Beautiful Boy» dépasse en intensité son prédecesseur.

Tourné dans un style réaliste, parfois entrecoupé de trop de flashkacks qui donnent le tournis (le bémol), le petit chef-d’œuvre de Felix Van Groeningen oscille entre joie et douleur, espoir et déconvenue, et est rythmé d’une délicieuse bande-son enivrante et entêtante. Les «Beautiful, Beautiful, Beautiful, Beautiful Boy» de John Lennon résonnent encore...

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