Décryptage
Cosmétiques: Comment reconnaître les contrefaçons
Vous venez de commander ce nouveau produit skincare à la mode ou un parfum de marque mais voilà, une fois votre achat réceptionné, c’est la douche froide: il s’agit d’une imitation. Camille*, 24 ans, a d'ailleurs récemment fait les frais de cette mésaventure: «J’ai acheté ce que je pensais être un Dyson neuf sur une plateforme de vente suisse assez connue. J’ai réussi à obtenir l’objet pour la modique somme de 270 francs. Il s’agissait d’un système de vente aux enchères, c’est la raison pour laquelle j’ai pu acheter le sèche-cheveux à prix cassé».
Une fois le produit réceptionné, la jeune femme constate que l’accessoire capillaire n’est pas conforme. «J’ai rapidement contacté Dyson et ils ont été très réactifs. J’ai pu leur envoyer mon sèche-cheveux et ils m’ont confirmé qu’il s’agissait d’une copie», nous explique Camille.
Si avoir été la victime d’une arnaque est loin d’être une partie de plaisir pour les consommateurs, les entreprises et l’économie dans son ensemble en pâtissent également. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime d’ailleurs que les contrefaçons ont coûté pas moins de 4,45 milliards de francs à la Suisse en 2018, affectant principalement les secteurs de l’habillement ou encore de l’horlogerie et de la bijouterie. Le monde de la beauté est lui aussi touché: selon les dernières statistiques de l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF), 1,3% des contrefaçons saisies lors de trafic touristique sont des produits cosmétiques.
Risques sanitaires
Et si ce chiffre peut s’avérer peu important par rapport à d’autres domaines, comme celui de la mode, il n'empêche que l’utilisation de faux produits cosmétiques peut s’avérer dangereux pour la santé. En effet, ces articles contiennent souvent des substances toxiques telles que le plomb, le mercure, des colorants interdits ou des bactéries pathogènes.
Camille, elle, n’a pas eu à s’en faire pour sa santé, puisque son achat n’était pas un produit cosmétique à appliquer sur la peau. Mais la Vaudoise n’a tout de même pas voulu utiliser son faux Dyson: «Je n’avais aucune envie de brancher l’accessoire et de le faire fonctionner. Au vue de la qualité médiocre du produit, j’ai préféré m'abstenir».
Fabriqué où et par qui?
Notons que la fabrication d’objets fake est tout à fait illégale et généralement effectuée par une main-d’œuvre non qualifiée, sans aucun respect des règles d'hygiène de base. Aussi, derrière la production d’articles pastichés en masse se cache souvent des réseaux mafieux. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle les autorités comme l’Institut Fédéral de la Propriété Intellectuelle, Fedpol (Office fédéral de la police), ainsi que les polices cantonales s’engagent à soutenir les titulaires des droits dans leur lutte contre la contrefaçon.
D’après les dernières observations de l’OFDF, une grande partie des marchandises contrefaites est produite en Asie, notamment en Chine, mais également en Turquie. Toutefois, ce genre d’exploitation peut aussi exister dans les pays voisins. Comme rapporté par la plateforme Fashion Network en 2017, la douane française a déjà démantelé un atelier de cosmétiques fake en Seine-et-Marne…
Ce que dit la loi
Evidemment, le commerce de produits copiés est punissable. En Suisse, la vente délibérée de contrefaçons est considérée comme une infraction pénale, pouvant entraîner des amendes importantes et des peines de prison. De plus, les marques légitimes ont le droit de poursuivre en justice les revendeurs pour violation de leurs droits de propriété intellectuelle, ce qui peut aboutir à des réclamations financières et à des ordonnances judiciaires interdisant la vente de produits contrefaits. Du côté des consommateurs-trices, l’achat d'imitations venant de l’étranger peut être confisqué à la frontière, puis détruit si le titulaire des droits en a fait la demande. Dans le cas où l’acheteur-euse refuse cette option, la partie adverse peut entamer des démarches auprès de la justice.
Comment reconnaître les copies
Afin de lutter efficacement et durablement contre la contrefaçon et la piraterie, il faut une coopération étroite entre les autorités, les marques légitimes et les consommateurs-trices. C’est la raison pour laquelle l'OFDF s'engage en faveur de Stop à la piraterie, une association à but non lucratif qui effectue un travail d’information et de sensibilisation. La plateforme s’engage fortement dans la collaboration entre les autorités et l’économie.
Concernant les consommateurs-trices, ils sont vivement invités à privilégier les achats de produits authentiques. Néanmoins, certains produits restent très bien imités. En cas de doute, il est tout à fait possible de mettre le doigt sur quelques indices révélateurs: l’odeur et la couleur du produit, un emballage de mauvaise qualité, un prix anormalement bas, des fautes d'orthographe sur les étiquettes peuvent vous mettre sur la piste. Enfin, il est important de toujours acheter ses articles auprès de points de vente réputés et de se méfier des offres trop attractives, en particulier sur les plateformes de commerce en ligne.
*Prénom connu de la rédaction
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