Des dessins qui mettent le feu aux poudres
L’édito de Géraldine Savary: «Du sexe, partout?»
Le corps, la sexualité, le désir inspirent tous les supports. Jeunes ou moins jeunes, nous pouvons regarder des séries à la télévision ou sur les plateformes de streaming qui évoquent crûment le sexe. De nombreux podcasts sont désormais à disposition qui accompagnent, clairement et ouvertement, l’apprentissage de la sexualité et les marges de progression qu’on a peut-être envie de réaliser. La Première sur la RTS propose Question Genre trois fois par mois, le vendredi soir. Même si les réseaux sociaux tournent autour du téton en interdisant la visibilité de certaines parties du corps, ils surmédiatisent la sexualisation des relations et des rapports humains.
La série américaine Euphoria est accessible sur le site de la Télévision suisse romande. On y voit des adolescents en quête d’eux-mêmes, beaucoup de scènes dans lesquelles les organes sexuels, masculins et féminins, sont intégralement visibles. C’est frontal, parfois brutal, sans tabou. Est-ce que tout ça va trop loin?
Le cas de Petites Luxures dans Femina
Vous êtes quelques-uns à le penser pour Femina et à nous écrire pour nous dire que le dessin réalisé par Petites luxures que nous publions chaque semaine n’est pas adéquat pour un journal dominical qui «traîne sur la table du salon et qui est à portée des enfants».
Nous comprenons parfaitement ce questionnement et ces craintes, et nous vous remercions de vos réactions et de vos commentaires. Nous considérons néanmoins que Femina peut aussi jouer un rôle dans la compréhension de la sexualité. À nos yeux, le coup de crayon de l’artiste Simon Frankart raconte avec poésie la beauté des rencontres, la diversité des échanges entre deux personnes, l’humour et l’impertinence qui accompagnent parfois les caresses. Ces dessins nous disent surtout que si le sexe est respectueux et consenti, il peut être sans limite.
Bienvenue, Romy Siegrist!
Sur la même page, nous accueillerons dès la semaine prochaine la sexologue et psychologue Romy Siegrist, qui remplacera Nicolas Leuba et Laurence Dispaux. J’en profite pour les remercier pour la qualité des conseils fournis et pour avoir répondu avec expertise et bienveillance aux questions qui leur ont été posées pendant plus de cinq ans. Avec Romy Siegrist, les espaces de jeu et l’approche seront différents, elle amène sa personnalité, son expérience, son éclairage. Ces choix feront peut-être réagir, et c’est tant mieux. Car dans le sexe comme dans la presse, tout est aussi affaire de mots.