famille
«Quand on voit le bébé, on oublie tout»: la BD qui dénonce les violences obstétricales
Violences gynécologiques et obstétricales: trop souvent banalisées, voire totalement ignorées, elles concernent pourtant de trop nombreuses femmes. En France, en août 2017, une étudiante en médecine dénonçait notamment les touchers vaginaux réalisés sans le consentement des patientes dans les hôpitaux:
Juliette Boutant et Thomas Mathieu, dessinateurs de «Projet Crocodiles», rappellent avec leur dernière planche que ces violences concernent également les jeunes mères. C’est en collaboration avec «Paye ton Gynéco» que le duo a recueilli et illustré le témoignage d’une femme qui raconte en détail les étapes de son accouchement. L’attente, le manque de communication, le fait que les spécialistes l’ignorent totalement et ne lui expliquent absolument pas ce qui est en train de se passer: son récit bouleverse et interpelle.
Episiotomie et sutures sans anesthésie
Niée, la douleur des femmes n’occupe guère de place. Car c’est bien connu, «quand on voit le bébé, on oublie tout». Sauf que non: on n’oublie pas le manque de considération, l’épisiotomie réalisée sans consentement, les sutures effectuées sans anesthésie.
Avec cette bande dessinée, le duo souhaite ouvrir le débat et permettre à toutes les femmes d’exprimer leur douleur. Des actes (trop) longtemps tus, jugés tabous, voire «normaux» puisque lorsque le nouveau-né se porte bien, il est interdit de se plaindre. Le cas décrit est loin d’être unique, comme le prouvent les nombreux témoignages publiés en commentaires. «Exactement ce que j’ai vécu, écrit Cathy Cat sur Facebook. Tellement triste de voir que c’est visiblement «courant» mais heureuse que la parole des femmes soit enfin libérée et entendue.»
Aloyse, une autre maman, raconte également la naissance traumatisante de son fils:
En dehors des accouchements, ces violences sexistes touchent également les femmes lorsqu’elles se rendent chez leur gynécologue. En Suisse romande, pour lutter contre ce phénomène, Feminista! a par ailleurs créé un site internet, «Adopte unE gynéco», afin de lister des praticiens respectueux.
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