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«Mon ventre vide, je l'ai haï»: le poignant témoignage d'Enora Malagré, atteinte d'endométriose

«J'ai 37 ans, et je n'ai pas d'enfant. Je crois que mon corps ne m'en donnera pas».
© Instagram Enora Malagré / Photo par Arno Lam«J'ai 37 ans, et je n'ai pas d'enfant. Je crois que mon corps ne m'en donnera pas».
Ainsi débute le récit d'Enora Malagré, publié le 23 avril 2018 sur la «WTF» («Women Trend Family»), son propre média numérique. Dans ce long texte rédigé à coeur ouvert, l'ex-chroniqueuse de «Touche Pas à Mon Poste» décrit cette «douleur qui ne [la] lâche pas» et qui l'empêche de se «sentir femme». Atteinte d'endométriose, elle décidait, en décembre 2017, de subir une ablation de l'utérus.
Mais avant l'opération, rien «n'était irréversible»: la jeune femme décrit cet enfant imaginaire, le «cadeau» que la vie ne lui a pas donné, et qu'elle attend avec une impatience désespérée: elle l'imagine «sublime» et «souriant», se «[lovant] contre elle». Mais son ventre ne parvient pas à le lui offrir. Il est «vide»:
«Mon ventre vide, je l'ai haï! Ce corps inefficace, je l'ai malmené, parfois torturé, je l'ai puni. Mon corps qui était ma force, ma danse, je l'ai meurtri. A coups de nuits blanches, d'alcools et de substances. Puisqu'il est inutile, autant en faire une épave, ça rend presque sublime sa déchéance.»
Lena Dunham révèle avoir subi une ablation de l'utérus
Depuis cette sombre période de souffrance, la jeune femme va mieux. Elle prend soin de son corps, qu'elle a fini par pardonner, et annonçait, au micro de l'émission «Les Grandes Gueules» (RMC), avoir lancé une procédure d'adoption à l'étranger. «J'ai décidé de devenir la femme que je m'interdisais d'être», précise-t-elle dans son témoignage.
«J'ai voulu m'ouvrir le ventre avec un couteau pour que l'on prenne au sérieux ma douleur»
Se sentir femme, sans être maman
Sans s'en prendre à la société, Enora Malagré rappelle que «notre monde nous rabâche depuis des années à quel point une femme accomplie est "une femme qui devient mère"».
Comment affronter l'endométriose?
Bien qu'elle ait réalisé, avec le temps, que cette pensée n'a pas lieu d'être, la souffrance reste, au fur et à mesure que ses amies deviennent mamans. Avec courage, Enora Malagré termine sur une note positive, s'adressant à toutes les femmes qui affrontent la même situation qu'elle:
«Nous sommes différentes, mais pas honteuses. Être une femme est déjà un combat en soi, alors soyons solidaires... Je voudrais dire à mes compagnonnes de cette infortune-là que la vie ne s'arrête pas à notre utérus. C'est bon d'être libre, n'en déplaise à la "bien-pensance" qui nous envahit de plus en plus».
Bravo Enora, pour ces paroles sincères et courageuses!
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