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Mon chat-sumo chez le véto
Jean-Claude est gros. C’est officiel depuis lundi. Le premier gros de la famille, ça m’a fait un choc. Les garçons nient et affirment qu’il a les os lourds et que le muscle pèse plus que le gras. Si JC a atteint le respectable poids de 6 kg, c’est donc parce qu’il est stabilgebaut, une force de la nature, prétendent-ils. Ma fille, nettement moins dans le déni, lui dit régulièrement:
JC, c’est le chat, donc. Quand il est arrivé chez nous, il y a un an, JC n’avait pas encore la carrure de bûcheron qu’on lui connaît aujourd’hui. C’est bien simple, la première fois, la vétérinaire a refusé de le vacciner, parce qu’il pesait moins d’un kilo. «Repassez dans trois semaines!» qu’elle a dit. Trois semaines plus tard, il en pesait deux, de kilos. Ça a été le début de l’inflation. C’est qu’il est goulu, la croquette, il aime ça.
Opération bikini body
Ça faisait déjà un moment qu’il y avait débat dans la famille, les garçons attribuant son poids conséquent à son ascendance partiellement maine coon et à son lieu de naissance (Moutier, son grand air, la rigueur de son climat, tout ça), les filles relevant que, pour du muscle, c’est quand même bien flasque.
La pesée chez la vétérinaire, en début de semaine, a été préparée en amont: nombreux lancers de souris pour le faire courir, longs séjours sur le balcon dans le froid pour puiser dans ses réserves, gamelle allégée.
La vétérinaire a été formelle: oui, il est trop lourd, non, ce n’est pas du muscle, c’est du gras du bide. Elle lui a fixé un objectif: perdre 500 grammes d’ici l’été pour entrer dans son bikini (je cite). Sur 6 kg, j’ai trouvé ça ambitieux. J’ai essayé de négocier, mis sur la table la pression absurde des catwalks, le droit à la différence, le risque d’anorexie, le body positive, rien n’y a fait, elle veut absolument qu’il arbore un ventre plat sous son une-pièce. C’est ainsi que JC est devenu le premier membre de la famille à suivre un régime. Victime de la mode.