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«Attends chérie, fais un petit pas vers la droite… OK, maintenant relève légèrement la tête. Parfait, je la poste: tu sais déjà quel filtre tu veux?» Ainsi se déroule une conversation ordinaire entre une femme connectée et son «Instagram Husband» («Mari Instagram» en français.)

Bien que le terme soit le plus souvent associé à ces serviables messieurs qui partagent nos vies, il peut désigner n’importe quel proche auquel on confie la mission de nous photographier. Et désormais, on dirait bien qu’il s’agit d’un véritable métier en devenir.

Car oui, le selfie prend gentiment de l’âge, et on commence à se lasser de la photo face au miroir qui exhibe Smartphone et coque fuchsia. Il nous faut donc des photographes professionnels à domicile, disponibles 24 heures sur 24… Mais que faire lorsque notre douce moitié, scotchée à 9GAG, nous gratifie d’un grognement de refus?

TaskRabbit, vente de services en ligne

Pas de panique! Une application américaine spécialisée dans la vente de services personnalisés a pensé à tout: elle s’appelle TaskRabbit et nous met en contact avec de gentilles personnes prêtes à réaliser toutes nos corvées à notre place, contre rémunération (entendez vaisselle, courses, ménage…).

En ce moment, l’application propose un type de service version limitée, spécialement imaginé pour la Fashion Week: les demoiselles désireuses d’immortaliser leurs tenues du jour mais dépourvues d’amis ou d’amoureux photographes peuvent désormais louer les talents d’un «Instagram Husband» professionnel. Cette personne, homme ou femme, «commandée» directement depuis l’application, suit son client tout au long de la journée et s’occupe d’alimenter son fil Instagram, portant si nécessaire ses sacs de courses.

«Je suis un selfie-stick humain»

Parmi toutes les nouvelles expressions, occupations et habitudes qu’a su produire le Web 2.0., celle-ci figure certainement parmi les plus étranges. La tendance du «Mari Instagram» n’a en effet pas tardé à s’attirer des réactions hilares et quelques parodies.

Dans une vidéo postée au début de l’année, un groupe de comédiens appelé «The Mystery Hour» en fait carrément une pathologie: les «Maris Instagram», présentés en victimes de leur tyrannique cliente, y racontent leur calvaire quotidien. Le pathos, excessif, est à mourir de rire.

Pathologie des temps modernes

«Bonjour, je m’appelle Kevin, et je suis un Mari Instagram», avoue l’intéressé dans la vidéo. Sur un site spécialement dédié aux victimes masculines du phénomène, les petits rigolos de «The Mystery Hour» se sont fait plaisir lorsqu’il s’agit des onglets: les visiteurs de la page ont tout le loisir de cliquer sur les menus «symptômes», «se faire aider» ou encore «confronter ma femme.»

Si l’ironie est évidente, le message transmis via le site Internet semble pourtant bien sérieux: Instagram exacerbe à un tel point notre narcissisme que certains parviennent à s’en faire un métier. D’autres, obsédés par leur image, vont jusqu’à laisser les réseaux sociaux déterminer leurs habitudes.

Mais à en croire instagramhusbands.com, les victimes du trend n’ont pas la vie si facile. Les pauvres n’ont pas le droit de tremper leurs lèvres dans un cappuccino avant que Madame n’ait immortalisé le semblant de Latte Art improvisé par le serveur. Ah, et inutile de tenter une traversée de passage piéton lorsque de jolies feuilles mortes jonchent le sol: avant de rejoindre la sécurité du trottoir, la photo des deux paires de chaussures vues d’en haut est obligatoire…

Stéréotypes sexistes?

Cette représentation de l’Instagrammeuse semble légèrement exagérée: nous ne sommes tout de même pas (toutes) comme ça!

En effet, qu’il s’agisse de l’expression même de «Mari Instagram» ou des victimes présentées dans les parodies, il semble que le phénomène se décline avant tout au masculin. Oubliées sont les mamans et autres meilleures amies que l’on charge aussi volontiers de nous prendre en photo! Oubliés également sont les garçons fans de muscu et leurs profils débordant d’abdominaux tendus.

Kristina Bazan est bien devenue célèbre sous l’objectif du talentueux James Chardon, mais il ne s’agit pas d’un schéma obligatoire pour autant.

En attendant, le hashtag #instalove vient de revêtir un tout nouveau sens. La version 2.0 de la femme indépendante serait-elle incarnée par la détentrice d’un selfie-stick?


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