carnet noir
Maëlle, 17 ans, décédée des suites d'un choc toxique
«Notre Maëlle, 17 ans, grande sportive, pleine de vie et de projets, vient de nous quitter en moins de 48 heures.» Détruite, la maman de la jeune femme a partagé le terrible sort de sa fille sur sa page Facebook, le 10 janvier 2020.
La douleur de cette famille frappée en plein cœur est d'autant plus incommensurable que rien n'aurait pu présager ce drame. D'après la chaîne belge RTL Info, l'adolescente était rentrée à 20 h de la salle de sport, le lundi 6 janvier. Tout semblait normal, jusqu'à ce que la température de Maëlle s'élève brusquement, plus tard dans la soirée. Contacté d'urgence, le médecin de garde pensait à une simple gastro-entérite.
Deux jours plus tard, prise de violents vertiges, Maëlle est dépêchée aux Urgences, où les experts diagnostiquent un syndrome du choc toxique provoqué par le port d'un tampon. «Elle a été prise en charge de façon excellente, mais malheureusement, on n'a rien plus faire, déplore sa maman. Un jour après, Maëlle décédait.»
Campagne de sensibilisation
Terriblement choqués, les proches de la jeune femme souhaitent désormais partager leur histoire, afin de sensibiliser la population à l'existence de cette maladie.
Rappelons que cette dernière reste très rare, avec 23 cas (pas tous mortels) recensés en France, en 2017. En effet, le SCT est causé par l'activation d'une bactérie nommée Staphylococcus aureus (ou staphylocoque doré), qui peut être naturellement présente sur la peau, dans la gorge, ou dans le vagin de certaines femmes.
Habituellement inoffensive pour la santé, elle peut malheureusement proliférer lorsqu'un tampon hygiénique obstrue trop longtemps le flux sanguin, qui stagne alors dans le vagin: dans de très rares cas, lorsque les conditions nécessaires sont rassemblées, certains staphylocoques libèrent la toxine TSST-1, laquelle peut provoquer le choc toxique. Toutefois, la bactérie n'est capable de produire cette toxine que chez 1% des femmes.
Afin de diminuer le risque de contracter le SCT, les médecins recommandent de changer votre protection hygiénique toutes les 4 heures, d'éviter le port prolongé de tampons et de coupes menstruelles, de ne pas les porter durant la nuit, et de bien vous laver les mains avant toute manipulation d'une protection intra-vaginale. Si vous choisissez le tampon, veillez à sélectionner les variétés dotées du pouvoir d'absorption le plus faible possible.
Si vous êtes prise de soudains symptômes grippaux (fièvre, maux de tête, douleurs musculaires, vertiges, vomissements) alors que vous portez un tampon ou une cup, ôtez votre protection et rendez-vous aux urgences.
Lauren Wasser, ou la bataille contre le SCT
L'un des cas les plus célèbres est sans doute celui du mannequin américain Lauren Wasser, amputée des deux jambes suite à un syndrome du choque toxique. Surnommée «la fille aux jambes dorées» en raison de ses prothèses, la courageuse jeune femme consacre désormais sa vie à sensibiliser la population quant à cette maladie, tout en poursuivant sa carrière de modèle.
«Je crois que mon but dans la vie est d'être une messagère, nous expliquait-elle en novembre 2019, à l'occasion de la conférence TEDxLausanneWomen. Cette situation ne me concerne plus uniquement moi-même, mais représente quelque chose de bien plus grand. Le syndrome du choc toxique affecte et tue des femmes depuis ma naissance.
Nos pensées sont avec la famille et les amis de la jeune Maëlle.