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A la tête d’un empire, elle séduit grâce à des accessoires déjantés portés par les stars. Elle-même, plus discrète, se livre peu. Elle a tout de même accepté de répondre à quelques questions.

Vouloir rencontrer Lulu Guinness, c’est accepter d’entrer dans un monde excentrique, drôle, plein d’humour, de doutes, très coloré et aussi très… futile. La styliste anglaise ne fait «que» des sacs à main, et quelques accessoires. Il faut bien évidemment mettre le terme que entre guillemets parce qu’elle a bâti un empire grâce à eux: elle dégage des bénéfices annuels d’environ 8 millions de livres sterling! C’est dire si le meilleur ami de la femme a de l’importance. «Surtout, un sac à main, c’est une manière d’exprimer sa personnalité, souligne Lulu Guinness. Un sac peut casser ou embellir une tenue. Il peut aussi être un symbole de votre statut social et peut révéler le pouvoir d’une femme.» Mais aussi sa capacité à l’autodérision… «Oui, j’aime que mes sacs contiennent une dose d’humour, poursuit-elle. L’humour est très important pour moi.» Il lui a certainement permis de traverser les périodes difficiles de sa vie.

Née en 1960 dans une famille aisée, elle s’est toujours vue comme un être spécial, différent: «J’ai commencé à porter du rouge à lèvres à 15 ans!» De ses origines, elle conserve son surnom, Lulu pour Lucinda. Née Rivett-Carnac, son père est commandant dans la Royal Navy et sa maman est issue de la famille propriétaire des grands magasins Levi’s. Alors qu’elle est adolescente, son père quitte l’armée et rejoint l’état-major d’une banque qui envoie toute la famille en Afrique du Sud. Lulu a ainsi fait ses études à l’Université de Cape Town. Malgré sa petite taille, elle y est repérée par une agence de mannequins.

A la gloire du très féminin

C’est que, déjà, elle s’habille de manière différente. Un peu à la Betty Boop. «Je pense que les gens me comparent à ce personnage à cause de mon habillement, reconnaît-elle. J’aime le glamour des années 50 et, simplement, les robes qui avantagent les courbes féminines.» A 17 ans, elle part pour Paris et y fait ses premiers pas de modèle, d’actrice > > amateur, de cuisinière aussi. Las, elle rentre à Londres en 1980. Elle a 20 ans et court les castings. Et c’est en tentant de devenir choriste dans le groupe Panic qu’elle rencontre Valentine Guinness, petit-fils de Diana Mitford (personnalité du mouvement fasciste anglais). Ils se marient en 1986 et, trois ans plus tard, Lulu lance sa marque de sacs à main.

Sous le lipstick, la fragilité

Un CV sans nuages pourrait-on croire, une vie sans problème, le bonheur… Mais tout se gâte à la naissance de son aînée. Si Lulu aime sa fille, elle n’aime pas l’état dans lequel la maternité la plonge. Elle aura néanmoins une deuxième fille. S’ensuivent des années où les médicaments se disputent la première place à l’alcool. Et un jour, le diagnostic tombe: dépression bipolaire. En 2004, c’est le divorce, et maintenant... elle va bien. La famille continue à investir la maison de Bayswater à Londres. Elle s’y réunit pour Noël. Bref, une famille de parents divorcés qui s’entend pour le bien des filles. Lulu Guinness n’aime pas parler de cela. Elle n’a pas voulu répondre aux questions portant sur cette partie de sa vie, arguant qu’aujourd’hui, elle allait bien. Accentuant ainsi son aspect d’oisillon coloré voletant de manière sublime dans une cage dorée. Et de cacher sa fragilité derrière son rouge à lèvres: «Je me sens nue quand je n’en porte pas. Lorsque je suis fatiguée à cause de mon rythme de vie effréné entre les rendez-vous de travail, les échéances professionnelles et la course entre l’école et la maison, je me mets un rouge pétant sur les lèvres et je me sens immédiatement regonflée!»

Elle peut aussi s’appuyer sur sa capacité incroyable à créer des accessoires (sacs, gants, ceintures, linge de maison) à succès! Portés par Dita Von Teese, Rachel Weisz, Keira Knightley, Claudia Schiffer et Debra Messing, notamment, ses créations originales bénéficient de la renommée de ces célébrités. Si les Anglaises adorent, les Japonaises raffolent des Lulu Guinness... Ainsi, la marque possède-t-elle deux magasins à Londres (Ellis Street et Threadneedle Street), un à New York (Bleecker Street) et deux au Japon (Tokyo et Osaka). «Mon icône, c’est le Perspex lips bag rouge, dit-elle à propos de ses sacs. Mais celui en forme de corbeille de fruits a intégré la collection permanente du Victoria et Albert Museum de Londres, ainsi que d’autres musées. Je pense donc que celui-ci aussi restera comme une icône dans l’esprit des gens.» Et il n’y a pas que les musées et les stars hollywoodiennes qui lui font la faveur de porter ses créations. La famille royale s’y est mise. «Bon, je n’ai jamais vu la reine Elizabeth II avec un de mes sacs, mais la duchesse de Cornouailles en est fan!» Camilla, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a porté le modèle Union Jack lors d’un voyage à New York et également lors d’un récent événement de charité.

Après avoir séduit Londres, New York, Tokyo, Osaka avec ses petites folies frivoles si importantes, Lulu ne rêve-t-elle pas d’investir le domaine de la mode? Eh bien non. «En ce moment, je n’ai pas du tout l’intention de me lancer dans le vêtement. Je viens tout juste de lancer une ligne de valises (voir ci-contre), ce qui est très nouveau pour moi!» Du sac à la valise, Lulu Guinness n’est donc pas prête à sortir la tête du sac…

www.luluguinness.com (on peut y acheter ses sacs en ligne)

Lulu fait le tour de ses sacs

Son préféré: «Je ne suis pas constante. Actuellement, ma préférence va au Pollyanna, un modèle que j’ai créé en imprimé léopard.»

A l’intérieur en ce moment: «Un bâton de rouge à lèvres MAC, mon Blackberry, ma pochette à produits de beauté signée Lulu Guinness, mon journal intime et... mes cigarettes.»

Une bouche partout: L’artiste vient de signer une ligne de bagages sur laquelle on retrouve ses bouches rouges partout. Une nouveauté qui sera bientôt commercialisée.

Son appli: Lulu Guinness, c’est aussi une application pour Smartphone. Elle vous permet de découvrir son atelier et ses sources d’inspiration. Evidemment, vous pouvez aussi trouver tous ses points de vente, mais avec une touche personnalisée. A télécharger gratuitement sur AppStore.

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