So sad...
L’Islande commémore son premier glacier disparu
La fonte des glaciers est un symptôme sans précédent du réchauffement climatique: le signal d’alarme se devait donc d’être tout aussi bouleversant. Le dimanche 18 août 2019, une centaine de personnes, incluant des politiques et scientifiques islandais, se sont réunies au sommet du volcan Ok, jadis surplombé par 38 kilomètres carrés du Okjökull. Le but: y placer une plaque commémorative au nom de ce premier glacier disparu de l’histoire.
Une lettre alarmante
Pendant deux heures et demie, c’est une marche silencieuse sur des roches brunes ou couvertes de mousse. Le mémorial mène alors à une plaque en or titrée «Une lettre pour l'avenir». Cette tablette à l’allure de pierre tombale vise à sensibiliser le public de cet événement inédit face au déclin des glaciers et aux effets du changement climatique. S’ensuit alors un rappel aux générations actuelles, mais surtout futures:
La signature «415 ppm CO2» conclut le texte en faisant référence au niveau record de dioxyde de carbone mesuré dans l’atmosphère en mai 2019.
Echapper à la catastrophe
En clair: si l'humanité ne trouve pas de solution, l'Islande pourrait bien devenir un cimetière de glaciers, elle qui a pourtant construit son histoire et sa culture sur cet incroyable paysage nordique. Sachant que l'Islande perd environ 11 milliards de tonnes de glace par an, aujourd’hui, les scientifiques craignent même que les 400 glaciers du pays disparaissent complètement à l'orée des années 2100 à 2200.
D’autres fontes à venir dans le monde
Le phénomène n’affecte pas que l’Islande. Une équipe de recherche zurichoise dirigée par Michael Zemp, docteur en géographie, affirmait déjà en avril dernier que la perte de glace mondiale s'élevait à 335 milliards de tonnes par an. Une autre étude menée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) soutient ce constat, ajoutant que près de la moitié des sites du patrimoine mondial pourraient perdre leurs glaciers d'ici une centaine d’années si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent au rythme actuel.
L’heure du changement est plus que jamais présente.