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L'édito de Géraldine Savary: «Se fâcher, ça prend du temps»

L'édito de Géraldine Savary

«Je me souviens d’une remarque d’un collègue, entendue dans un moment de ma vie où je courais dans tous les sens: "Facile pour vous, vous voyez trop peu vos enfants pour vous disputer".» - Géraldine Savary

© ELSA GUILLET

Caroline Goldman, psychologue, quatre enfants, fille de Jean-Jacques, mais ce n’est pas la question, vient de sortir un livre qui casse la douce ambiance de l’éducation bienveillante. À lire l’interview qu’elle nous a accordée, nos enfants seraient orphelin-e-s de limites.

Non pas qu’elle prône le retour de la fessée, de la gifle ou des violences parentales, bien sûr, mais elle constate que des trois principes fondamentaux de l’éducation – en résumé amour-liberté-autorité – on est en train de foirer le dernier. Du coup, il ne faut pas s’étonner si on élève de petits dictateurs-trices qui, à l’âge adulte, annexent des places de parc, des postes de travail, des pays frères. Les parents sont désarmés et les enfants malheureux-ses d’être surpuissant-e-s.

Je suis tentée de partager l’analyse. Trop d’amour tue l’amour. Et quoi de plus jouissif dans la vie que d’apprendre à connaître et à accepter les limites du monde et de soi-même (ou à les dépasser). Choisir, c’est renoncer et renoncer, c’est grandir, disent celles et ceux qui ont tout bu, tout mordu, tout vécu. Et combien de parents pourtant pleins de bonnes résolutions se retrouvent piégés par l’amour qu’ils portent à leurs enfants.

De l'amour et du temps

Mais Caroline Goldman à mon avis minimise un point des plus importants: il faut passer du temps ensemble pour pouvoir s’engueuler. Je me souviens d’une remarque d’un collègue, entendue dans un moment de ma vie où je courais dans tous les sens: «Facile pour vous, vous voyez trop peu vos enfants pour vous disputer.» Pas sympa, mais pas faux.

Quand on rentre le soir, un peu fatiguée, on n’a pas forcément la force de braver l’enfance par des actes d’autorité, pas envie de dire «va dans ta chambre» alors qu’on ne s’est pas vus de la journée. On préfère profiter de ses enfants, lâcher la discipline, se la jouer cool, se faire pardonner tous nos péchés de mauvais parents.

Et puis la vie étant ce qu’elle est et les statistiques itou, un couple sur deux se sépare et se partage les enfants. Le temps à disposition pour les aimer, les voir grandir et leur fixer un cadre se réduit d’autant. Alors, on cède à Aquatis, Aquaparc, Luna Park, Euro-Park, laser games, frites et Coca devant la télé et voilà que déjà pointe la nostalgie du dimanche soir suivi du désert affectif de la semaine. On se dit que la prochaine fois, promis, on dira non.

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