Ode aux Alexandrins
L'édito de Géraldine Savary: «Poésie, je scande ton nom»
Ô lectrice, ta peau est plus belle que la beauté
Tes mains plus douces que la douceur
Tes cheveux volent dans la nuit,
Papillons aux ailes de feu
Tes yeux embrassent la joie
recueillent la tristesse
aiment
fuient
loin des autres, loin de moi
Ô lecteur, ta joyeuse tendresse
s’arrête à la vingt-cinquième page
Femina entre tes mains
est un joyau
qui s’abandonne volontiers
Crois-moi
Notre rivage est aussi le tien
Tu entres dans ce monde
féminin
et cherches à comprendre
l’étrangeté de celles qui accompagnent tes nuits douces
Ô lectrice, ô lecteur
nous venons vers toi
chaque dimanche
comme un ultime sourire
Les navires coulent
Les mers montent
Les soleils brillent
d’une lumière noire
Dans ta cuisine
je l’espère
Nous sommes des espoirs volants
Éphémères
Humbles, parfois
Ô lectrice, ô lecteur
Chasse cette miette
sur mon visage
Caresse le très fin papier
Tourne les pages
Elles sont à toi
À quoi bon les grands discours
quand ton regard sur nous
brûle en plein jour?
Ta nuit fut courte sans doute
L’ivresse du soir d’avant obscurcit tes pensées
Ton âme cède au temps qui passe
Écoute le murmure de nos mots
Ils sont tes aubes
couleurs
vies
Rien de plus
Rien de moins
Ô lectrice, ô lecteur
Ne nous oublie pas
après le déjeuner
Quand de ton royaume
tu fais le tour
Tu comptes tes chevaux
Tes enfants
Étends le linge blanc et propre dans le vent
Prends-nous encore une fois entre tes mains
Avant que nous mourions,
Jusqu’au dimanche suivant.
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