Pour un congé parental (enfin!)
L'édito de Géraldine Savary: «Pas trop de deux pour langer les enfants»
Ce vendredi 14 janvier 2022, les socialistes vaudois présenteront une initiative cantonale en vue d’introduire un congé parental de trente-quatre semaines. Ils suivent de près les Vert’libéraux genevois, qui ont réuni en décembre 2021 plus de 11’000 signatures pour un texte visant les mêmes objectifs (congé de vingt-quatre semaines), ainsi qu’un comité d’initiative dans le canton de Berne. Au même moment, au Conseil national, une proposition de la République et Canton du Jura demandait (sans succès) que les cantons puissent avoir plus de latitude pour soutenir les parents au moment de la naissance d’un enfant.
Après la très longue bataille autour de l’assurance et du congé maternité (quatre échecs en votations populaires), après l’acceptation par le peuple du congé paternité en 2020, voilà que s’engage le débat sur le congé parental. Le modèle est connu et largement pratiqué à l’étranger. La mère a droit à un certain nombre de semaines en cas de maternité (seize dans les projets présentés), le père aussi (huit pour l’initiative genevoise, quatorze dans le canton de Vaud), et le reste est transféré de manière flexible d’un parent à l’autre.
Combattre la solitude post-partum
Pour les initiantes et les initiants, un congé parental permet d’atténuer le choc frontal des responsabilités et de la solitude post-partum pour les femmes, de leur offrir un meilleur accès au marché du travail, d’améliorer le bien-être du nouveau-né et d’impliquer les pères dans les charges éducatives. Ces derniers sont ouvertement demandeurs. Les nouveaux pères (mais pas seulement) souhaitent accompagner les enfants sur le chemin de l’école, connaître les rendez-vous de pédiatre et les horaires des piscines, raconter les histoires qui font peur, le soir. Ils s’agacent, parfois à juste titre, du rôle de naze lymphatique dont on les accuse.
À Femina, nous recevons des lettres de lecteurs nous disant «pourquoi vous ne parlez que des mères?» ou «moi aussi je prends mon enfant dans mes bras pour le consoler quand il est tombé». Sûr que les envies de vie changent, les mentalités aussi. Reste à détromper les faits: en France, sept ans après l’introduction d’un congé parental plus étendu, seul 1% des pères avait choisi d’en profiter à plein temps.
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