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L’«alcoolorexie», le trouble alimentaire sournois qui détruit la santé des étudiantes
«Economiser des calories»: telle est l’expression employée par la journaliste du site «Slate» qui consacrait le 20 octobre 2017, un inquiétant article à l’«alcoolorexie» (ou «drunkorexia», en anglais). Tristement, on ne pourrait mieux résumer la chose. Si le nom de cette maladie ressemble de prime abord à un malheureux jeu de mots, il ne s’agit pas d’une plaisanterie.
Un nombre grandissant de jeunes femmes, auxquelles la société impose encore et toujours ce fameux «diktat» de la minceur, se mettent à sauter des repas, dans le but de pouvoir consommer des boissons alcoolisées: ces dernières, très riches en sucres, menacent en effet de ruiner leurs diètes et de leur faire prendre quelques kilos. Ainsi que le souligne le journal «The Independent», l'alcool a été progressivement «diabolisé» par l'industrie du régime: on rappelle incessamment qu'une «pinte de bière contient autant de calories qu'une pizza», et que boire un verre de vin «équivaut à manger une glace».
La blogueuse Ellie McKinnel s'est confiée au journal britannique, avouant qu'elle et ses amies avaient pour habitude d'enchaîner les shots de vodka, afin de «devenir aussi ivres que possible en consommant le moins de calories», et d'éviter les «ballonnements».
60% des étudiantes américaines touchées
Si les hommes peuvent également souffrir d’alcoolorexie, ce trouble alimentaire concerne le plus souvent les femmes. Selon l’étude menée par Alissa Knight, doctorante à l'Université d'Australie du Sud, le phénomène toucherait surtout les étudiantes et viendrait d’une dangereuse contradiction dans les injonctions sociales imposées aux jeunes femmes: il convient à la fois d’être une «fitgirl» parfaitement mince, et d’entretenir une vie sociale trépidante:
En effet, choisir l’alcool au détriment des aliments dont notre corps a besoin semble bien drastique, d’autant plus que déverser trois verres de vodka-coca-zéro (mélange réputé pour être moins calorique) ne peut pas être bénéfique pour l’estomac ou le foie:
Si vous constatez certains symptomes de troubles du comportement alimentaire, ou pensez en souffrir vous-même, n’hésitez pas à contacter votre médecin. Parler est un premier, et énorme pas, vers la guérison.
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