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J’ai testé faire mes yaourts maison
Je suis prête à tenir un stand yaourtières au Comptoir Suisse, avec dégustation de mes préparations et long laïus sur les mérites comparés de la machine avec minuteur versus celle avec départ différé. J’ai le niveau. Tout a commencé par la lecture de la composition de mon laitage, un soir, devant une série télé. Ça disait: lait de brebis 89% – jusque-là j’étais ravie, je trouvais que tout allait bien et que c’était plutôt beaucoup.
Quand je me suis, avec un train de retard, demandé ce qu’ils avaient bien pu mettre dans les 11% restants – un dixième d’autre chose, c’est quand même beaucoup, aussi.
Le reste, c’est donc: des arômes, du sucre, du sirop de sucre caramélisé (sic), de l’extrait de café en poudre (mais extrait d’où?), de l’amidon modifié de maïs (une sorte de maïzena, ou bien?) et enfin 5% de «préparation mocca» – mais qu’est-ce, concrètement, si ce n’est ni de l’arôme ni encore plus de sucre, ni de l’extrait de café en poudre? Je ne vous cache pas que le yaourt au lait de brebis m’est un peu resté sur l’estomac.
C’est ainsi que je sais tout des yaourtières basiques, des plus complexes qui permettent de faire aussi du fromage blanc et de la faisselle, de comment on fait pour les yaourts grecs, pour ajouter des fruits, pour les goûts vanille, café ou citron (est-ce qu’on peut mettre du jus de citron frais pressé dans un litre de lait, hein? Ça, c’est une des nombreuses questions dont j’ai la réponse à présent).
Une fausse bonne idée?
J’en ai parlé à mon proche, qui m’a rappelé que j’avais un vrai job, assez prenant, et que ce projet était légèrement chronophage, qu’il allait falloir nettoyer tout ça régulièrement (et que la vaisselle n’était pas mon activité favorite), que passer au rayon frais du supermarché en cas de pénurie était quand même plus rapide qu’attendre une nuit que ça se fasse, que ça risquait de moisir vu que je ne mange pas non plus des kilos de yaourts et qu’en plus la matière première, soit le lait, viendra forcément de l’industrie agro-alimentaire.
Pas faux, ai-je conclu (j’ai un vrai esprit de synthèse). Maintenant, je ne fais toujours pas mes laitages maison, je nourris toujours l’industrie agro-alimentaire, mais je ne lis plus les étiquettes – je digère moins bien, sinon.