chronique
Et si on célébrait la Fête des Parents plutôt que la Fête des Mères?
D’abord, un message personnel: Je te souhaite une journée magnifique, Maman. Voilà, c’est posé, maintenant, le nœud gordien: à la base, on est d’accord, une journée pour célébrer les mères du monde entier, c’est tout à fait louable.
Le problème étant que – concrètement – la Fête des mères, ce sont surtout des colliers de nouille et des déclarations d’amour remplies de ratures écrites sur le verso d’assiettes en carton sprayées à la bonbonne dorée (et des cendriers en pâte à sel quand j’étais petit, mais c’était il y a fort longtemps). Le tout patiemment conçu et fabriqué à l’école. Je me rappelle encore de l’excitation, petit, de ces journées pas comme les autres, affairé que j’étais à plancher sur un poème ou à demander à la maîtresse comment on écrivait «tu est la plus bel des mamans». C’était super, car j’avais une maman (et un papa merveilleux aussi, mais ce n’est pas le sujet).
Inclure tout le monde
Parce qu’elle n’est plus là, ou parce que certaines petites filles et petits garçons ont deux papas (ou deux mamans, et là imaginez les pauvres gamins avec le double de travail à abattre). Alors oui, ça va déplaire aux réacs, mais les faits sont là. Il est désormais possible en Suisse d’avoir deux parents légaux du même sexe.
Et si la gestation pour autrui (GPA) est interdite ici, toujours plus de couples d’hommes avec une authentique envie de paternité se tournent vers l’étranger – aux États-Unis notamment – pour réaliser leur rêve. D’où les initiatives salutaires et toujours plus nombreuses de garderies et centres d’accueil de rebaptiser cette Fête des mères en Fête des parents. Histoire que tout le monde mette la main à la pâte (à sel).