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Cinéma: Mark Wahlberg, une canaille à Hollywood
Sans la foi en Dieu, qui m’a permis de sortir du mauvais chemin, je ne serais sans doute plus de ce monde.» Dès l’amorce de l’entretien, Mark Wahlberg donne le ton. L’acteur de 45 ans n’esquivera rien, ni les fantômes de son passé tumultueux ni l’influence de celui qui l’a tiré de la rue.
«J’ai fait énormément d’erreurs dans ma jeunesse. J’ai commis des choses terribles dont je ne suis pas fier. Mais je suis le seul à blâmer», assure-t-il. Dernier d’une famille de 9 enfants, Mark Robert Michael Wahlberg est né à Dorchester, un quartier pauvre de Boston. Le quotidien n’y est pas toujours facile mais, dit-il, «mes parents m’ont appris très tôt la différence entre le bien et le mal». Une distinction forte qui lui permet d’affirmer qu’«ils ne sont pour rien dans mes comportements délinquants. J’en porte l’entière faute.»
La situation familiale n’aide toutefois pas le jeune homme à faire les bons choix. Pour subvenir aux besoins du clan, sa mère, Alma Elaine, additionne les emplois: employée de banque le jour et aide soignante en soirée. De son côté, Donald, son père, travaille comme chauffeur jusqu’à quatorze heures d’affilée. Mark a 11 ans lorsque le couple se sépare. Mais le garçon est déjà livré à lui-même et la cible de toutes les tentations dans un quartier où les mauvaises fréquentations vous attendent au coin du bloc.
Avant même d’atteindre ses 13 ans, il est accro à la cocaïne. Entre dépendance et délits mineurs s’installe alors une spirale qui culmine vers sa quinzième année: il attaque un épicier à coups de gourdin pour le voler et le blesse à un œil. Arrêté, il est jugé comme adulte et condamné à deux ans de prison. Mark Wahlberg refuse pourtant de s’apitoyer: «La victime ce n’était pas moi, pas question de mettre la faute sur mon adolescence difficile.»
Figure paternelle
A 16 ans, le jeune homme est incarcéré. Il fera 45 jours de prison. Ce mois et demi lui fera revoir bien des priorités. «Je me suis retrouvé totalement abandonné. Les gars du quartier, ceux que je considérais comme des modèles ou des grands frères, m’ont laissé tomber. Je pensais que la prison serait un rite de passage, le moyen d’être reconnu dans un gang et respecté. Mais plus personne n’était là pour moi. J’ai compris alors que la foi devait me servir à trouver un autre chemin si je ne voulais pas finir dans une cellule, et pour longtemps.»
Heureusement pour lui, un homme a repéré cet adolescent en déroute. Jeune prêtre actif dans une paroisse difficile, le Père James Flavin n’hésite pas à aborder les petites frappes du quartier, à leur proposer une place dans l’équipe de basket de l’église. Mark y jouera longtemps, même si, à chaque match, une bagarre éclate dans laquelle il est toujours partie prenante. «James Flavin a été la figure paternelle qui m’a accompagné tout au long de ma jeunesse. Jamais il ne m’a tourné le dos, malgré la quantité de conneries que j’ai faites et les épreuves traversées. Il a toujours cru en moi et a été le premier à voir mon potentiel de comédien. Je lui dois beaucoup.»
©Mike Marsland/WireImage
Mark Wahlberg conserve d’ailleurs des pratiques de fervent catholique: «Je prie chaque matin, à genoux, au pied de mon lit et je remercie Dieu. Cela me donne de l’énergie positive pour toute la journée», détaille-t-il. «Ensuite, en sortant de chez moi, j’essaie d’entrer dans une église avant de commencer à travailler.»
Peur de la révolte
Côté professionnel, justement, la réalisatrice de documentaires Leslie Neal a marqué le début de carrière de l’acteur. «Leslie s’est intéressée à la manière dont les enfants sont traités dans le système carcéral américain. C’était évidemment un sujet qui me touchait particulièrement, confie-t-il avec une émotion visible. Tous les ans, aux Etats-Unis, 200 000 mineurs sont jugés en tant qu’adultes. Le documentaire a suivi douze d’entre eux, du jugement à la prison en passant par les psys et les intervenants dédiés à la jeunesse. Dès que j’ai pu voir les premiers reportages, j’ai su que je devais m’impliquer dans ce projet.» Il deviendra le producteur exécutif et le narrateur de «Juvies», un film sorti en 2004.
Les jeunes, leur parcours, leur encadrement auront été la source d’interrogations tout au long de l’existence de l’acteur. Désormais père de quatre rejetons, il fait face aux travaux pratiques. «Contrairement à moi, ils grandissent comme des privilégiés et j’ai peur d’en faire des enfants gâtés.» Avec son épouse, l’ex-mannequin Rhea Durham, ils sont les parents d’Ella, 13 ans, Michael, 10 ans, Brendan, 8 ans et Margaret, 6 ans. «Je leur répète que tout ne leur est pas dû, qu’ils ne peuvent avoir un nouvel ordinateur ou un jouet comme ça, parce qu’ils en ont envie.»
Alors Mark Wahlberg se veut père exemplaire. Au travers de sa fondation, MW Youth, il finance des programmes d’éducation destinés aux quartiers difficiles. Son but: inciter les jeunes à ne pas abandonner l’école. Là encore il donne l’exemple: «La prison a interrompu ma scolarité. Mais j’ai repris les études par internet.» Finalement, il passe avec succès l’équivalent américain de la maturité fédérale. De quoi apaiser - un peu - la plus grande peur de sa vie de père: «Je vois arriver avec terreur le moment de la rébellion, de la transgression chez mes enfants.» Comme un écho éloigné de sa propre adolescence transgressive.
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Ce qui le dope Je peux me lever à 4 heures du matin s’il le faut mais je fais ma musculation chaque jour. C’est aussi important que de me brosser les dents!
Son don inattendu Il adore les décorations de Noël. «Ma femme ne rate pas une occasion de décorer la maison et je suis devenu un excellent assistant décorateur (rires).»
Sur sa shamelist Fast-food et pizza dont il ne peut se passer. Avec son frère Paul, il a lancé «Wahlburger» pour proposer des hamburgers de qualité.
Son dernier fou rire Avec sa mère Alma. «Elle parle haut et fort comme une parfaite grand-mère de Boston. Elle dit souvent tout haut ce qu’elle devrait garder pour elle.»
Son buzz «Pour moi, rencontrer le Pape François. Il ne savait sûrement pas qui j’étais ou ce que je faisais, mais quel honneur d’être en sa présence.»
©Carl Court/Getty Images
Sa news Femme «Kate Hudson incarne mon épouse dans «Deepwater Horizon». Je l’adore car elle se dédie à ses enfants autant que moi. Entre deux scènes, je la voyais parler avec son fils alors que je m’occupais de ma fille.»
©Ben Gabbe/Getty Images
Son actu
«Deepwater Horizon» réalisé par Peter Berg avec Kate Hudson sort le 12 octobre 2016 dans les salles de Suisse romande. Le film retrace l’histoire vraie de l’explosion d’une plate-forme pétrolière dans le golfe du Mexique et évoque l’implication d’une société suisse.
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