Anniversaire en humour
Brigitte Rosset, dame de cœur de «Femina»
FEMINA Brigitte Rosset, vous étiez marraine de la fête des 60 ans de Femina, le 22 septembre. Qu’a représenté cette expérience pour vous?
Brigitte Rosset J’étais avant tout honorée, car c’est un titre que j’aime. Et puis faire ensemble la rétrospective de 60 ans de la place des femmes dans la société était quelque chose de spécial, on se rend compte que certaines choses ahurissantes du passé, sur la manière avec laquelle la population féminine était traitée, ne sont finalement pas si loin de nous.
Pour moi l’exercice n’était pas forcément facile, cela représentait un anniversaire important et c’est assez compliqué de faire de l’humour sur de tels sujets. On sait tous que les discours lors des anniversaires ou des mariages peuvent vite casser l’ambiance lorsqu’ils sont à côté de la plaque!
Vous évoquiez le chemin parcouru depuis 60 ans. Pensez-vous qu’il faudra encore 60 années pour arriver enfin à l’égalité?
Le problème de l’inégalité salariale semble particulièrement compliqué à résoudre, sans doute parce que plusieurs facteurs y participent. C’est quelque chose qui m’interroge: dans l’éducation qu’on leur donne, est-ce qu’on apprend assez aux filles à se vendre, à leur donner envie de mettre en avant ce qu’elles valent?
Il faudra peut-être encore des décennies pour que la société arrive à défendre les savoirs et les compétences des femmes. L’argent ne doit pas être un tabou, il faut parvenir à partager toutes ces préoccupations. C’est en tout cas un thème qui me motive pour me battre.
Avez-vous confiance en l’avenir?
Je m’inquiète beaucoup pour les jeunes. Actuellement l’avenir ne vend pas quelque chose de gai et je me demande comment ils se construisent par rapport à ça. Plusieurs amis de mes enfants sont un peu dans la déprime permanente, ce n’est pas une émotion, je crois, qui était présente chez les générations précédentes, plus joyeuses, plus insouciantes.
Le climat, la pandémie, la guerre, ces éléments ont accéléré quelque chose de lourd qui était déjà dans l’air. La jeunesse me fait un peu souci et je n’ai pas de réelle solution, c’est d’ailleurs pour ça que je ne fais pas de politique.
Justement, l’humour peut aider, selon vous?
Un peu oui, car réussir à développer son sens de l’humour, c’est avoir plus d’aisance à prendre de la distance, à tourner certaines choses en dérision. C’est sûr qu’il joue un grand rôle. Mais dans certaines circonstances, il ne doit pas arriver trop tôt, au risque de donner le sentiment qu’on n’est pas écouté.
Où vous verra-t-on ces prochains mois?
Je continue les spectacles de Ma cuisine intérieure, mon one-woman-show, qui parcourt quasi toute la Romandie. Mais j’ai d’autres projets, notamment au théâtre où je vais commencer les répétitions pour une adaptation sur scène de La règle du jeu, de Renoir, signée Robert Sandoz.
Je me réjouis beaucoup, car c’est un milieu stimulant, où l’on confronte les idées, on fait plein de rencontres. Je serai également au générique de La vie devant, une série créée par Frédéric Recrosio et diffusée cet automne. Les tournages font du bien, c’est un luxe et on y est chouchoutée.
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