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Une tunique bleu turquoise rehaussée d’un petit boléro noir qui cache à peine une généreuse poitrine. Des boucles d’oreilles en plumes du même ton, de tout petits pieds habillés de ballerines, un maquillage impeccable… Contrairement à nombre de jeunes filles qu’élégamment on qualifie de «rondes», Astrid Perez ne cherche point à dissimuler ses courbes sous des vêtements larges et informes. Au contraire. Les couleurs, le moulant, la fantaisie, elle ose. Et cela lui va. Fan de shopping, Astrid aime s’habiller, et se sait depuis toujours plutôt Botero que Giacometti. Elle porte souvent des leggins, des hauts un peu décolletés. «Mais toujours avec des petits tops ou des petites tuniques plus larges sur le ventre et les fesses», explique-t-elle.

Look savamment étudié, rondeurs bien placées, visage finet yeux couleur nuit… Voici qui a valu à la Neuchâteloise d’être élue Miss Ronde Suisse lors du concours international Miss Plump qui s’est déroulé en mai 2012 sur le Net. Quelques jours plus tard, elle manquait de peu le titre de Miss Univers décerné à une Française. Mais remportait quand même les suffrages du public. Ce concours, dont les critères d’inscription sont un IMC (indice de masse corporelle) supérieur à 25 et ne pas avoir un ventre plat, la jeune fille, qui affiche sans complexe cent dix kilos pour un mètre soixante-quatre, le trouve très positif: «On parle enfin de manière agréable de filles qui n’entrent pas dans des critères classiques de beauté.» De son fort accent neuchâtelois, celle qui a grandi à Saint-Aubin, dans une famille espagnole où la gourmandise est un art de vivre, confie: «J’ai toujours été potelée, mais on ne s’est jamais moqué de moi, j’avais beaucoup d’amis.»

Stop aux régimes

Des périodes difficiles, Astrid en a pourtant traversé à l’adolescence. «C’est de toute façon un moment qui n’est facile à passer pour personne. J’ai commencé à avoir quelques complexes, à mal vivre mes bourrelets à la piscine», concède-t-elle. Mais sa personnalité a pris le dessus: «Je me suis rendu compte que j’étais très entourée malgré tout et que je parvenais à séduire tous les garçons qui me plaisaient. Donc, cela ne devait pas être un problème.»

Astrid, qui ne vit pas son poids comme une fatalité, n’est jamais tombée dans la spirale infernale des régimes: «De toute ma vie, je n’en ai fait qu’un seul à 17, 18 ans. J’ai perdu une vingtaine de kilos très rapidement. Et j’ai tout repris.» L’adage d’Astrid? «Stop

aux régimes, oui à la gourmandise».Car, gourmande, elle l’est. Et sans complexes. Serveuse dans un restaurant, elle aime tout et ne se refuse rien: «Je mange quand j’ai envie et ce que j’ai envie, du croissant au salami», affirme-t-elle en tirant sur une énième clope. Cigarette, surpoids… Lorsqu’on interroge Astrid sur les inconvénients dus à ses mensurations, elle ne se dérobe pas: «Il y a un an, quand j’ai franchi la barre des cent kilos, ça a été un choc. Là, je fais cent dix et je ne veux pas les dépasser. Après, franchement, je ne trouve pas ça joli. Mais, pour l’instant, je ne suis pas gênée. Je marche, je fais du volley, je joue au foot. Je suis bien dans ma peau et j’ai du plaisir à bouger. C’est ce qui compte non?»

www.missplump.net

Xavier Voirol/Strates
1 / 2© DR
Xavier Voirol/Strates
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