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Alabama: le projet de loi punissant l'IVG d'une peine de prison a été accepté par le sénat

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«Cette loi est dangereuse et extrêmement cruelle - et ses auteurs veulent l'utiliser pour renverser Roe v. Wade. J'ai vécu dans cette Amérique-là [celle d'avant 1973], et laissez-moi vous dire: nous n'allons pas retourner en arrière! Pas aujourd'hui, jamais! Nous allons nous battre. Et nous allons gagner.»

© Danny G

Proposé en avril 2018, le projet de loi avait scandalisé, outré, attristé. De nombreuses voix choquées s'étaient élevées, des mouvement de protestation s'étaient rapidement organisés... Mais cela n'a pas suffi. Le mardi 14 mai 2019, le sénat républicain de l'Alabama validait le texte, proposant une criminalisation de l'avortement, peu importe la situation de la femme enceinte. En d'autres termes, l'interdiction n'épargnera pas les grossesses dues à un viol ou à une relation incestueuse. Seule exception possible: si la vie de la mère court un réel danger.

Les vingt-cinq sénateurs républicains ont effectivement voté «oui», une majorité écrasante face aux refus des six membres démocrates (dont les deux seules femmes). Trois sénateurs n'étaient pas présents, tandis qu'un quatrième s'est abstenu de voter. Actuellement, la législation n'attend plus que la signature de Kay Ivey, gouverneur républicain de l'Alabama, pour être appliquée. Connue pour ses affinités avec le mouvement «Pro-Life», elle n'a toutefois encore rien laissé entendre quant à ses intentions. Pour l'instant, il s'agit de la loi anti-avortement la plus restrictive de tous les Etats-Unis. Et rappelons que l'idée avait initialement été proposée par une femme, la républicaine Terri Collins!

En effet, dès la mise en vigueur du texte, tout professionnel médical acceptant de réaliser tout de même la procédure, serait punissable d'une peine de prison pouvant aller de 10 à 99 ans. Les femmes ayant demandé à subir un IVG ne courraient toutefois pas le risque d'être incarcérées.

«Une loi dangereuse, d'une cruauté exceptionnelle»

Le résultat du vote n'a évidemment pas tardé à susciter des réactions furieuses, notamment sur les réseaux sociaux, où le débat se poursuit via le hashtag #istandwithplannedparenthood («Je soutiens le Planning Familial»). Ainsi que nous le rappelle le site «The Cut», une telle législation contredirait complètement l'arrêt Roe v. Wade, rendu par la Cour suprême de 1973, qui légalisait l'avortement sur le plan national.

Elizabeth Warren, sénateur du Massachussetts (candidate aux élections de 2020) a exprimé toute sa colère sur Twitter:

«Cette loi est dangereuse et extrêmement cruelle - et ses auteurs veulent l'utiliser pour renverser Roe v. Wade. J'ai vécu dans cette Amérique-là [celle d'avant 1973], et laissez-moi vous dire: nous n'allons pas retourner en arrière! Pas aujourd'hui, jamais! Nous allons nous battre. Et nous allons gagner.»

Aussi ajoute-t-elle: «Quand j'étais jeune, les gens avaient recours à l'avortement. Des femmes désespérées se rendaient chez le boucher du coin, ou essayaient même d'interrompre leur grossesse elles-mêmes. Certaines s'en tiraient, d'autres avaient moins de chance. Et toutes traversaient l'enfer. L'accès à un IVG sûr et légal est un DROIT constitutionnel. Point barre.»

La tendance anti-avortement se poursuit aux Etats-Unis, s'assimilant à un véritable cauchemar. On vous tient au courant, en espérant que les mouvements de protestation empêcheront la Géorgie et le Texas, de suivre l'exemple de l'Alabama.

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