cuisine
Des vins et des mets
Nous y avons dégusté ses crus, qui séduisent les plus fins palais, et les avons mariés à 3 recettes. A vos verres et... à vos spatules!
Panquehue, une petite bourgade à 100 km au nord de Santiago, nichée dans la vallée de l’Aconcagua, à 1 h 30de route du Pacifique chilien à l’ouest, et du tunnel qui relie le Chili à l’Argentine à l’est. C’est ici que Mauro von Siebenthal a posé ses valises, juste à côté du domaine de Don Maximiano Errazuriz, pionnier de la viticulture dans la vallée. Titillé depuis toujours par l’envie de créer ses propres vins, Mauro est tombé littéralement amoureux de ce coin de terre.
Le coup de foudre remonte à 1998. Même si le climat andin qui règne à Panquehue ne ressemble guère à ce que nous connaissons en Europe, Mauro y croit. Ici, la terre est aride. Il ne tombe que 150 mm de pluie par an. La journée, il y règne des chaleurs intenses qui se dissipent au profit de vents plus frais venus du Pacifique – ces brises limitant les risques de maladie fongique. Le soir, c’est l’inverse qui se produit. Le courant de Humbolt, au large de la côte ouest du Chili, contribue également à ces conditions idéales pour le terroir.
De 0 à 32 hectares
«Dès le début, j’ai eu le sentiment qu’un trésor se cachait dans cette terre. J’ai eu envie de faire de la haute couture, du sur-mesure. De janvier 1998 à ce jour, mon domaine est passé de 0 à 32 hectares. Pendant douze ans, j’ai continué à travailler comme avocat au Tessin pour financer mon investissement. Sur place à Panquehue, j’avais une équipe de confiance et je faisais régulièrement le voyage de Suisse pour diriger et suivre le processus.»
Aujourd’hui, Mauro est seul maître à bord. A ses côtés, 14 collaborateurs permanents ainsi que son épouse Maria Soledad qui s’occupe des visites quotidiennes, de plus en plus nombreuses, du domaine.
Un petit domaine au grand nom
Mauro raconte avec un brin de fierté que même Pascal Couchepin, lorsqu’il était président de la Confédération, de passage au Chili, est tombé sous le charme de ses vins. «Il voulait goûter encore et encore… Il a failli louper son avion pour l’île de Pâques!» C’est que Mauro von Siebenthal est notre star suisse de la viticulture chilienne, adulé par les plus grands critiques du monde.
On se presse de partout: du Chili, du Brésil, des Etats-Unis, de la Chine, pour goûter au bonheur extatique de déguster un de ses grands vins. Surtout depuis que le célèbre Guide Parker a qualifié son chef-d’œuvre le plus accompli, le Tatay de Cristóbal 2007, de meilleur vin du Chili. Un vin de méditation, qui se suffit à lui-même, un vin pour refaire le monde.
L’aventure de l’exportation
L’histoire de la viticulture au Chili remonte au XVIe siècle avec l’arrivée des colons espagnols. Les premiers ceps y furent amenés par des missionnaires venus du Pérou, de Californie et d’Espagne. Jusque dans les années 1980, la production était dédiée au marché national. C’est la poursuite de l’aventure à l’exportation qui a sensiblement élevé la qualité des produits.
Aujourd’hui, même si 200 grands vignobles se partagent 150 000 hectares plantés, des petits producteurs ont su tirer profit de l’amélioration de l’image du vin chilien. Mauro von Siebenthal fait partie de ce mouvement: «Mes vins sont l’expression d’un terroir très particulier. Ils ont une personnalité, une histoire. Ils sont le fruit d’une rencontre de l’homme avec la terre.» Cette symbiose du maître du domaine avec sa terre se sent dans chaque gorgée de ses 6 vins, admirablement charpentés. Ses crus sont au menu des 180 meilleures tables de Santiago et exportés dans 22 pays. Le secret de cette fulgurante réussite? La juste perception du terroir, des assemblages de génie, une vinification minutieuse dans le respect du fruit, et un goût sans faille. Et surtout, une passion énorme qui justifie son sacre. Séduits, nous avons ramené quelques bouteilles dans nos valises pour vous offrir ici 3 recettes dignes d’accompagner 3 de ces nectars. Bonne dégustation!
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