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Rencontre avec Bradley Cooper: sa famille passe avant tout

Bradley a 12 ans lorsqu’il découvre le film qui va bouleverser sa vie: «Elephant Man». «Cette histoire dramatique me fascinait. Je l’ai vue des dizaines de fois. J’en faisais des cauchemars, mais je me réveillais chaque matin en me disant: quelle  chance d’être payé pour faire semblant d’être un autre!» De là à emprunter la voie qui mène aux feux de la rampe, le pas est d’autant plus vite franchi que papa est un grand cinéphile...

Si l’on devait écrire la biographie de Bradley Cooper, le titre «Au nom du père» s’imposerait. D’origine irlandaise, Charlie Cooper avait caressé, en ses jeunes années, des rêves de carrière à Broadway. Rêves abandonnés pour travailler dans une banque à Philadelphie et fonder une famille avec Gloria Campano, d’ascendance italienne. C’est donc tout naturellement qu’il transmet à son fils sa passion. «C’est grâce à papa que j’ai trouvé ma vocation, confirme le héros de «Happiness Therapy» (2012). J’ai grandi avec une salle de cinéma dans mon jardin. Enfin presque: à l’arrière de notre maison, en lieu et place de l’habituelle pelouse, il y avait la sortie de secours d’une grande salle de cinéma. Là ou ailleurs, plutôt que de m’emmener voir des dessins animés, mon père m’a fait découvrir «Apocalypse Now», «Taxi Driver», «Raging Bull»... Et il était tellement enthousiasmé par ces films qu’il m’en parlait, ensuite, pendant des heures.»

Si bien que Bradley a affiché très tôt sa vocation de comédien. «Quand je disais ça, on se moquait de moi. D’autant plus qu’à 10 ans, avec mes longs cheveux blonds, on me prenait souvent pour une fille.» Pas découragé pour autant, le jeune Bradley. Même si «seul papa me soutenait»...

«Je lui dois tant! reprend l’acteur. A commencer par ma façon d’être. Enfant, je tremblais lorsque je devais parler en public. Mon père m’a appris à utiliser mon appréhension pour en faire une force.»

Les études d’abord!

A 12 ans, Bradley apprend par cœur des répliques de ses films fétiches et s’amuse à les jouer devant des caméras imaginaires. Dans la cour de son immeuble, le plus souvent. Mais pas seulement. Si bien qu’un jour sa mère, «folle de rage, découvre qu’avec mes copains je m’amuse à réciter le dialogue de «Stand by Me» (film qui se déroule le long d’une voie de chemin de fer: ndlr) tout en marchant sur les rails du train qui passe près de la maison.»

S’ils ne se sont jamais opposés à sa passion pour le septième art, Gloria et Charlie Cooper ont posé une condition: «Finis tes études d’abord!» - «Mon père incarne le rêve américain, explique aujourd’hui leur fils. Pour se faire une place et bien gagner sa vie, il a bossé dur dès l’enfance.» A son tour, le jeune Brad est un bon élément au lycée, puis au collège où il prend ses premiers cours de français et pratique l’aviron. «C’est grâce à ce sport que j’ai découvert la Suisse. Je séjournais à Neuchâtel, dans une famille d’accueil qui avait des ados de mon âge. Pratiquer l’aviron sur le lac reste l’un des souvenirs les plus forts de ces années-là.» A 20 ans, un programme d’échange universitaire lui permet de passer six mois à Aix-en-Provence, où il parfait son apprentissage de notre langue. Qu’il parle couramment. «Sans accent suisse ni provençal», plaisante-t-il.

En 1998, diplôme universitaire en main, Bradley Cooper s’installe à New York. Où il se forme à l’Actors Studio et passe ses premières auditions. L’année suivante, il décroche un petit rôle dans un épisode de «Sex and the City», face à Sarah Jessica Parker. Enchaîne avec la série d’espionnage Alias, avec Jennifer Garner... De second rôle en personnage plus étoffé, il lui faudra attendre dix ans – l’été 2009 – pour accéder au rang de star, explosant en tête d’affiche de «Very Bad Trip», trilogie de comédie loufoque qui a rapporté plus de deux milliards au box-office mondial. Suivront le blockbuster «L’agence tous risques», la comédie dramatique «Happiness Therapy», rôle qui lui vaudra sa première nomination à l’oscar du meilleur acteur.

Mais avec le succès déboulent aussi certains pièges. Ceux de l’alcool et de la drogue, dans son cas. «J’avais 12 ans lorsque j’ai pris ma première cuite, avec six potes. C’était un jeu idiot, à celui qui pourrait boire le plus de bière en quelques heures. Mais ce n’est rien à côté des folies que j’ai pu faire ensuite.» Un ange passe. Dans ses ailes, le souvenir de l’accident grave de Bradley Cooper , à 29 ans, dans un état d’ébriété avancé: il s’est frappé la tête sur un sol en béton - ce qui lui vaut de passer une nuit aux urgences, quand même. «Il était temps que je reprenne la maîtrise de ma vie. Depuis un moment, j’avais laissé la boisson décider à ma place. C’était devenu mon excuse bidon. Depuis lors, je suis sobre.» Un passage à vide suivi d’une rédemption pas toujours facile dont l’acteur aura pu probablement s’inspirer pour son dernier rôle: celui d’un chef étoilé, enfant terrible de la gastronomie parisienne qui tourne mal, puis bien... – dans «A vif», actuellement sur les écrans de Suisse romande.

Etre aimé de tous

La plus grande épreuve de sa vie, c’était il y a près de cinq ans. Lorsque Charlie Cooper meurt d’un cancer. «Voir mon père mourir a changé ma vision de l’existence pour toujours. J’étais auprès de lui lorsqu’il a poussé son dernier soupir. Je l’ai vu s’éteindre à petit feu. Je me dis que c’est un privilège d’avoir pu l’accompagner dans ses derniers instants. Même si, d’un autre côté, c’était horrible. Ce qui est sûr, c’est que je ne suis plus le même homme depuis son décès.» Et le deuil n’est pas achevé, admet celui qui porte toujours, depuis, l’alliance de mariage que son père lui a remise sur son lit de mort. «Cela faisait des années que j’essayais de tout contrôler, confie Bradley. Je voulais réussir ma carrière et être aimé par tous. Si j’entrais dans une salle remplie d’inconnus, mon but était d’être le gars que tout le monde va aimer. Avec la mort de papa, tout cela n’a plus d’importance. Je ne peux pas contrôler les autres. J’ai vu l’homme qui m’a donné la vie mourir sans rien pouvoir y faire. Et j’ai réalisé que nous en passerons tous par là tôt ou tard.»

Depuis, Bradley est devenu l’homme de la famille. Sa mère Gloria s’est installée chez lui à Los Angeles et il ne rate pas une occasion de l’emmener, ainsi que sa sœur aînée, Holly, dans ses voyages. On voit d’ailleurs souvent cette dernière dans l’ombre de son frère. C’est elle qui gère une partie de ses projets, ainsi que ses relations avec les fans. «Ma famille a toujours été très soudée. Jusqu’à ce que je quitte la maison, nous nous retrouvions tous les quatre, quoi qu’il arrive, pour le dîner. Aucune excuse n’était admise. Maman cuisinait, puis elle disait une prière. Et nous échangions tous ensemble en partageant le repas.» Sur le tapis rouge des Oscars comme à la cérémonie des Tony Awards à Broadway, c’est avec mère et sœur que ce bourreau des cœurs – on l’a vu épouser Jennifer Esposito, puis sortir avec Rhona Mitra, Renée Zellweger ou encore Zoe Saldana – a choisi de s’afficher. Plutôt qu’avec sa dernière amoureuse, la top-modèle russe Irina Shayk.

D’ailleurs, si 2015, année de ses 40 ans, devrait marquer un virage pour «le troisième acteur le mieux payé au monde» (classement 2014 du magazine «Forbes»), ce ne sera pas celui du mariage. «Chacun son chemin, je trace le mien sans vouloir subir aucune pression. Le virage qui m’attire est celui de la production.» Pour pouvoir promouvoir des projets qui lui tiennent à cœur? «Pour ne pas dépendre des autres dans mes futurs films.»

Curriculum vitae

1975 Il naît le 5 janvier à Philadelphie.

2006 Bradley Cooper épouse Jennifer Esposito, de la série «Les experts à Miami». L’actrice demandera le divorce quelques mois plus tard.

2014 A Broadway puis à Londres, il incarne sur les planches le Joseph Merrick d’«Elephant Man», ce rôle qui, au cinéma, avait bouleversé l’enfant qu’il était. Et décidé de sa vocation.

Questions d’enfance

Une odeur d’enfance Celle de la pâte à pain, à pizza ou à raviolis que faisait ma grand-mère. Succulente! Aujourd’hui encore dès que je suis en Europe et que je passe près d’une boulangerie traditionnelle, mon enfance me revient.

Ma sucrerie favorite J’adorais des céréales à la cannelle qui s’appellent des Cheerios. Si je rentre chez moi et qu’il n’y a rien dans le frigo, je peux encore prendre un paquet et les manger directement dans la boîte devant la télé, sans même y ajouter du lait.

Mon légume détesté Les choux de Bruxelles. Et c’est toujours vrai.

Mon premier amour Pas un amour, deux! Enfant, j’ai eu mon premier émoi devant la série «Dynasty»: je trouvais Linda Evans purement sublime. Puis j’ai découvert Julie Christie et, là, je suis tombé amoureux pour de bon… Le summum: Julie dans «Le Docteur Jivago». Sa manière de regarder Omar Sharif, wow, inoubliable!

Mon dessert enchanteur Les funnel cakes, une sucrerie d’origine bavaroise et tyrolienne qu’on trouvait surtout dans les fêtes foraines. Mince, longue et comme entortillée, cette friture à base de pâte à beignet est servie avec du sucre glace ou de la confiture de fraises. Mmmm…

Mes premières vacances Nous étions partis en famille sur l’île de Puerto Rico. C’était mon premier éveil à une culture différente de la mienne. J’étais fasciné par ces gens qui ne parlaient pas anglais mais espagnol – inconcevable pour moi, à l’époque! Des années plus tard, à l’adolescence, j’ai étudié le français, et mes premières vraies vacances tout seul, c’était en Suisse.

Une phrase «Si tu l’as oublié quelque part, tu n’as qu’à te rappeler l’endroit où tu l’as laissé.» J’étais du genre à toujours perdre quelque chose, du genre blouson, par exemple.

Un vêtement dont j’étais fier Un trench-coach qui me rappelait l’ourson Paddington.

Mon héros préféré Mon père, bien sûr!

Le même, tout sourire et très élégant, à 4 ans.
A 18 mois devant la piscine gonflable (et patriote) du jardin.
Avec Charlie, son père, et sa grande sœur Holly, en 1985.
En cuisine avec Assunta, sa grand-maman italienne. «La passion des aliments est dans mes gènes.»

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Bradley Cooper à l'affiche de «A vif!».

© Bill Phelps/Bill Phelps/Corbis Outline

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