Paleo, jour 2

J’ai vu

Des filles en short mini mini et en haut de maillot de bikini. Tenue anticanicule ou effet Coachella?

Un garçon déguisé en zèbre, certainement suicidaire. En tout cas, je l’ai plaint. Beaucoup.

Un couple avec deux enfants dans une charrette en bois. Les quatre habillés façon Larzac dans les années septante. Alors là, j’ai cru que j’étais à Woodstock.

Des festivaliers faisant la queue avec leur gobelet recyclable pour le remplir d’eau fraîche aux toilettes et aux points d’eau. Au soleil couchant et avec l’herbe peroxydée qui donne à l’Asse des airs de savane africaine, c’était l’heure où les grands fauves vont boire.

J’ai goûté

Des falafels délicieux du petit stand de nourriture libanaise, un éclair carac de la confiserie Rapp, une gaufre au caramel au beurre et un certain nombre de décilitres de bière. Fraîche. Très fraîche.

La poussière et encore la poussière à chaque mouvement de foule. Au Paléo, on en viendrait même à souhaiter qu’il pleuve, juste un peu.

J’ai senti

La morsure du soleil sur la peau. Difficile de trouver un coin d’ombre pour chacune des cinquante mille personnes qui déambulent sur le site.

Les odeurs de magrets grillés, de gaufres, de kebab, de cannabis et d’urine. Dans l’ordre décroissant des préférences.

J’ai entendu

La voix enfantine de Cœur de Pirate reprise en cœur par les représentants les plus jeunes du public de l’Asse. Mon petit voisin avait à tout casser huit ans.

Le son de The Script et le formidable jeu de ses membres qui se sont bien amusés avec le public de la Grande Scène. Avec immersion dans la foule du chanteur équipée d’une caméra selfie retransmise sur les écrans géants.

Le show de la formidable chanteuse de The Dᴓ, cristallin et impeccable de justesse.

Les rifs de guitare et la voix éraillée juste ce qu’il faut de Caleb Followil dans la prestation planante des Kings Of Leon.

J’ai touché

Les milliers de festivaliers collés à moi devant les scènes de concert. Agoraphobes, s’abstenir.

Je n’ai ni vu, ni goûté, ni senti, ni entendu, ni touché…

Izia Higelin, qui a annulé son concert de la scène des Arches quelques minutes avant pour une extinction de voix.

André, le graphiste de Femina qui sert au bar du Handball. C’était sûrement l’heure de sa pause.