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Viège, ville la plus chaude de Suisse – 37 degrés à l’ombre en été – n’est pas qu’une plateforme de départ pour Zermatt ou Saas Fee. Arrivé en train par le tunnel du Lötschberg ou la vallée du Rhône, le voyageur sera conquis par cette cité où des traces gallo-romaines ont été retrouvées. Il lui suffira de dépasser la place de la gare, pour que les rues viégeoises avec vue sur les sommets enneigés, suscitent chez lui l’envie irrésistible de flâner.

Dès que l’on quitte la Bahnhofstrasse, généreusement dédiée au shopping, l’impression d’avoir remonté le temps et atterri au XIIe siècle est saisissante. Première étape de ce voyage dans le passé: la Kaufplatz. Propice durant la semaine à un petit café tranquille sur l’une des terrasses, ce lieu se métamorphose tous les vendredis après-midi avec le marché paysan, le Pürumärt. «Nous faisons des achats et prenons l’apéro avec des amis pendant que les enfants jouent tous ensemble», raconte Catherine Mengis (voir ci-dessous) qui parle toujours de son «village» lorsqu’elle évoque Viège.

Le nouveau millénaire semble loin derrière soi lorsque l’on pénètre dans l’ancienne bourgade, entièrement piétonne. Empruntant la St. Martinistrasse, où les Savoyards furent battus en 1388, les talons résonnent sur les pavés, et les vieux murs de pierre propagent ce son à l’infini dans les ruelles. Le contraste de couleurs entre le blanc éblouissant de la chaux, le brun sombre des chalets et le rouge pétant des géraniums accrochés aux balcons, ne demande qu’à être capturé pour finir sur une carte postale.

Lorsque la température devient difficile à supporter, la visite des deux églises offre une parfaite «alternative fraîcheur». De magnifiques vitraux de Paul Monnier, peintre valaisan du XXe siècle, se laissent admirer dans la St. Martinskirche. Du sommet de l’une des collines sur lesquelles a été construite la cité, cette grande église domine la Rathausplatz. Cette place, on ne veut pas la quitter! Non que l’édifice communal soit d’une grande beauté. Mais le son délicat de l’eau de source qui s’échappe de la fontaine donne une furieuse envie de s’étendre sur l’un des bancs bordant cet espace exposé plein sud.

D’ailleurs, une fois qu’on a rempli sa bouteille du nectar montagnard et qu’on amis un terme à sa sieste, on regrette déjà le bref assoupissement. Car, l’hôpital dépassé, le voyage dans le temps se termine abruptement. A nos pieds, s’étire une vallée du Rhône dont on découvre soudain le côté industriel. Si l’entreprise Lonza, leader mondial dans le domaine de la biotechnologie, a redonné, en 1907, une impulsion économique à la capitale de district en mal de touristes, elle a quelque peu défiguré le paysage alpin. Mais pas de panique. Les «Sali!» et «Grüezi!» accompagnés d’un franc sourire qui ponctuent chaque croisement avec les habitants ont tôt fait de nous distraire. Pas le temps de dire ouf, nous voici déjà de retour au centre. Et c’est à peine croyable, mais après une seule journée sur place, on a un mal fou à quitter la petite ville.

La femme

Catherine Mengis vient d’une famille qui aurait posé ses valises en Valais au même moment que Napoléon! Et l’une de ses parentes a été la dernière personne décapitée à Viège, en 1824! C’est dire combien cette oncologue est une personnalité du cru... Un père impliqué dans la vie politique viégeoise depuis toujours, une mère organiste titulaire de l’église, Catherine Mengis a pourtant quitté Viège à 20 ans et travaillé dans divers hôpitaux du monde entier. Aujourd’hui médecin-adjoint en oncologie à l’Hôpital de Brigue, elle a réintégré la maison familiale avec son mari, qui s’occupe de leurs jumeaux de 4 ans. Avant de décéder en 2004, la mère de Catherine, Ines Mengis-Imhasly, s’était attelée à l’histoire de l’ancêtre décapitée pour avoir tué son bébé illégitime. Catherine et l’une de ses deux sœurs ont achevé son livre et l’ont publié sous le titre de Gully-Marie: die Geschichte einer «Kindsmörderin». (Rotten Verlag).

Carte d’identité

  • Habitants: 7200
  • Places de travail: 8600
  • Altitude: 651mètres
  • Capitale du district de Viège, deuxième plus grand du Valais
  • Noeud ferroviaire: plaque tournante grâce au tunnel du Lötschberg

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