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Pierre et sept adhérents de l'association Te fetia o te mau mato (l'étoile des montagnes, en tahitien, un club qui compte plus de 300 membres) ont choisi ce matin la vallée de la Faraura, pour sa luxuriance, sa rivière capricieuse, la Mahateaho, ses spectaculaires cascades.

À peine quelques dizaines de mètres de marche, c'est déjà le premier gué. Peu de courant, et de l'eau jusqu'aux genoux. Il faut simplement veiller à ne pas glisser, sinon les cordes mouillées pèseront plus lourd encore dans les sacs, et le maa (repas, en tahitien) sera perdu. Aux pieds, des "nouilles", ces sandales en plastiques indispensables pour passer les rivières sans glisser.

À l'avant, Tehiva joue du coupe-coupe, le nom local de la machette. Il existe très peu de sentiers balisés en Polynésie, et les guides doivent, presque à chaque fois, tailler un nouveau chemin dans la forêt tropicale, qui efface en quelques semaines le passage des hommes.

Au détour d'un goyavier aux fruits lourds surgit une falaise. Pour la contourner, il faut de nouveau traverser la rivière. Et même progresser dans l'eau fraîche, à contre-courant, tant ses berges sont envahies de fougères.

Un majestueux mape (châtaignier tahitien) donne le point de départ de l'ascension. Elle est raide, et il faut parfois se tenir aux racines des miconias, ces jolies plantes vertes et mauves introduites par un botaniste, et qui s'étendent au détriment de la flore locale.

Un peu plus loin, les randonneurs traversent une bambouseraie. Ils entaillent les troncs creux et y portent les lèvres pour se rafraîchir.

Marae et lavatubes

Un gros rocher fend la rivière en deux. C'est ici, selon la légende, que la princesse Teura s'offrait aux voyageurs. En Polynésie, chaque vallée a ses légendes, dont chaque conteur a sa version, puisqu'elles étaient transmises oralement, depuis les temps anciens.

Il n'est pas rare, non plus, de découvrir un marae, ces lieux sacrés d'autrefois, dont les pierres sont tabu (frappées d'un interdit, en tahitien).

Les marcheurs parviennent à la jonction de deux rivières. À droite, l'une est une cascade de près de 300 mètres; à gauche on aperçoit des "lavatubes", ces tunnels creusés par la lave qui sont aussi parfois explorés par les randonneurs.

Quelques minutes plus tard, une cascade puissante est atteinte; c'est la première pause, agrémentée de baignades dans une vasque profonde tourmentée par les remous. Quelques raidillons plus haut, la chute d'eau est contournée, on retrouve le lit de la rivière qui se prolonge par une enfilade de cascades de plus en plus hautes... avec l'océan Pacifique à perte de vue.

Le Belvédère est atteint après un effort bref, mais intense. La vue est exceptionnelle: au premier plan des fougères de plusieurs mètres laissent entrevoir les "Jumelles", deux cascades parallèles qui dépassent la soixantaine de mètres de hauteur, et dans le fond, une chute vertigineuse de 180 mètres qui dévale la falaise dans une verticalité parfaite.

Dans toute la vallée, pas d'autre être vivant que les randonneurs, quelques cochons sauvages, de nombreux oiseaux, et bien sûr toutes sortes d'insectes. Une bonne descente pour atteindre le pied des Jumelles, et les casse-croûte sont déballés sur une vaste dalle. Nouvelles baignades, séance photos, et c'est le retour qui s'amorce, toujours plus rapide, et délicat pour les genoux fragiles sur ces terrains glissants.

La Polynésie est pour l'instant exempte de serpents, souvent craints par les marcheurs en zone tropicale. Le danger, par contre, peut venir du ciel. En quelques minutes, un cours d'eau peut devenir infranchissable, si la pluie tombe dru au fond de la vallée. Il faut alors, parfois, établir un bivouac, humide, et attendre le lendemain. C'est pourquoi il est recommandé de toujours randonner avec un guide à Tahiti.

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