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Le bonhomme est rigolo. Il est atypique. Il a des grandes oreilles. Il fait fondre les petits et les grands. Et des petits, mercredi soir sur la plaine de l’Asse, il y en avait beaucoup. «Mammmmannnn, j’ai soif, mammmmmannnn, j’ai besoin de faire pipi» tonnaient ainsi des centaines d’enfants. Des gamins à la pelle. Et des sourires au kilomètre. Mais pour voir le vénérable Stromae, il fallait être patient. Très patient.

Mériter le maestro

«Il m’a fallu deux heures trente pour venir de Lausanne», m’informe une collègue. La voiture: pire ennemi du festivalier. C’est vrai qu’en zigzaguant entre les hordes d’automobiles sur le siège passager de la moto de mon mec - souvenez-vous, le même qui n’avait d’yeux que pour la choriste de Stevie Wonder – j’ai souri. Et quand j’ai vu les gens entassés dans le train, j’ai souri aussi. Mais je n'ai plus souri lorsque j’ai vu les monstrueuses queues pour les toilettes. Sur ce point, tout aussi tatoué qu’il est, mon copain n’a rien pu faire. Cela n’a que peu d’importance, car si la route était forte minable, la soirée était quant à elle formidable. Je sais. J’ai osé le vilain jeu de mots et j’assume.

De 7 à 77 ans

Stromae – de son vrai nom Paul Van Haver – séduit un public très large. Il envoûte. Il fédère. Par exemple, on a tous quelqu’un autour de nous qui n’écoute «que de la musique pointue» et crache sur tout ce qui se vend à plus de 5000 exemplaires. Hey bien, même eux étaient présents. «Par curiosité» se défendent-ils. Que nenni: je les ai vus se déhancher sur «Alors on danse» !

Un showman singulier

Un sourire aux coins des lèvres. Un corps tout en longueur. Des habits improbables. Stroma – maestro en verlan – est un ovni. A 29 ans, l’artiste est apparu sur la grande scène vêtu d’un bermuda, d’une chemise blanche fermée jusqu’au cou et d’un nœud papillon. Chic. Le tout savamment agrémenté de chaussettes noires remontées jusqu’aux genoux. Pas cabotin pour un sou, il a chanté ses tubes devant un public médusé. Les projections vidéo desservaient quant à elles ses paroles. Le tout sous un ciel nyonnais menaçant.

Puis ce petit moment de frisson. Celui où le public chante, sourire aux lèvres et véritable joie dans la voix. Et cela sur les incontournables «Alors on danse», «Formidable» ou encore «Papaoutai». Mais aussi sur l’air de Carmen, revisité: «L’amour est enfant de consommation». Et, à l’instar des cantatrices, il se permet quelques changements de costume. Chapeau rond à la Charlot. Chaussettes vertes assorties à une étrange jaquette à motifs. Des looks aussi improbables que touchants. Et une gestuelle robotique et un poil maladroite.

«Papa, c’était trop bien», ânonne un petit blondinet d’une dizaine d’années à mes côtés. Il est minuit trente. L’enfant a tout donné, il s’est aussi endormi un moment. Mais au son de «Papaoutai», il s’est réveillé. Il a regardé. Et il a souri. Et on a tous souri.

Enfin, cela jusqu’à ce que l’on retourne à nos moyens de transports respectifs. Formidable, comme dirait l’autre.

Paléo / Lionel Flusin
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