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Le sujet a d'abord pris la forme d'un rappel à l'ordre, dès lundi, premier jour du congrès, par la commissaire européenne aux nouvelles technologies Neelie Kroes. "Je sais que 40% des consommateurs de mobiles sont nerveux à l'idée d'utiliser des services de données (connexion à internet, envoi de photos..., ndlr) à l'étranger, parce que, avec les prix du roaming en Union européenne qui sont encore tellement élevés, ils savent qu'ils pourraient avoir une vilaine surprise au moment d'ouvrir leur facture", a-t-elle indiqué.

Le roaming (ou itinérance) est le surcoût appliqué par les opérateurs quand on utilise son mobile à l'étranger, et peut représenter une lourde facture maintenant qu'il y a un grand nombre de smartphones dans le marché, se connectant presque en permanence à internet. "Nous avons probablement deux tiers des personnes ici (au congrès, ndlr) qui ont éteint la fonction +données+ de leur mobile", pour l'empêcher de se connecter à internet, "car ils sont terrorisés par les prix du roaming, alors que ce sont des gens qui viennent du monde des télécoms!", remarque Glenn Gordon, PDG de Syniverse, qui assure la partie technique du roaming pour plus de 700 opérateurs mobiles dans le monde.

Beaucoup de simples touristes éteignent carrément leur téléphone: selon Syniverse, sur 75 millions de personnes en moyenne, par mois, qui se déplacent dans un autre pays, près de 70% n'utilisent pas de services de données et 50% n'y passent aucun appel. Au total, ce sont 1,2 milliard de dollars (près de 900 millions d'euros) qui pourraient être dépensés par ces voyageurs s'ils utilisaient pleinement leur mobile à l'étranger. L'institut d'analyses Greenwich Consulting calcule lui "un marché inexploité de 1,5 milliard d'euros", pour la seule partie "données".

"Un smartphone est un super compagnon de voyage et les services de données devraient rester allumés et non être éteints (à l'étranger), comme c'est le cas actuellement", dit Magnus Rehle, directeur de Greenwich Consulting dans les pays nordiques. "Les prix du roaming doivent baisser" estime Glenn Gordon, qui plaide aussi pour des tarifs plus clairs: "personne n'aime les surprises, on ne veut pas vivre avec la peur d'une facture à 5000 euros!" "Le roaming est très très profitable pour les opérateurs", souligne Bengt Nordstrom, PDG du cabinet d'études Northstream, mais "ils peuvent continuer à gagner beaucoup d'argent, même avec des prix de roaming décents".

Les intéressés, même s'ils critiquent la régulation sur ce sujet, commencent à réagir: "le roaming, ça fait longtemps qu'on en discute avec les autres opérateurs. Tout le monde a pris conscience du fait que le système actuel n'était pas satisfaisant, puisque les prix sont parfois tellement élevés qu'ils dissuadent l'usage", confie Stéphane Richard, PDG de France Télécom (Orange). Orange a profité du congrès de Barcelone pour dévoiler une nouvelle offre de roaming combinant voix, SMS et données au sein de l'UE.

La Commission européenne a déjà forcé le secteur, ces dernières années, à réduire de manière drastique ses tarifs en la matière. Mais Bruxelles semble déterminé à aller toujours plus loin: il faut "un marché unique vraiment compétitif en matière de roaming, avec plus de choix et des prix beaucoup plus bas pour les consommateurs", a affirmé Neelie Kroes.

Au Parlement européen, la Commission de l'industrie a validé mardi les propositions de Mme Kroes pour baisser encore les tarifs. Les eurodéputés voteront sur le sujet en avril 2012.

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