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Si le film de Lespert débute chronologiquement en 1957 lorsque Yves Saint Laurent reprend la maison de haute couture de Christian Dior, Bonello décide de se focaliser sur la période allant de 1967 à 1976. Une décennie remplie de succès mais également parsemée d’embûches pour le styliste: «J’ai mené le combat de l’élégance et de la beauté, j’en suis passé par bien des angoisses et bien des enfers» dit-il dans le film. Source de polémique notamment suite à la non-approbation de la part de Pierre Bergé (époux d’YSL), l’ouvrage a été présenté au Festival de Cannes cette année où il avait été nommé pas moins de 9 fois.

Deux collections d’exception

Le film tourne autour du protagoniste mais aussi de deux de ses célèbres collections, celle d’inspiration rétro nommée Libération (1971) et celle d’influence orientale nommée les Ballets russes (1976). Les deux collections ont été intégralement et méticuleusement recréées pour le long-métrage. Un énorme effort de reconstruction a également été fourni pour les lieux: l’atelier rue Spontini, la villa de Marrakech où Saint Laurent a passé plusieurs années et le mythique appartement rue Babylone avec ses innombrables œuvres d’art.

L’œuvre de Bonello met en scène unartiste peu à peu brisé par son succès. L’univers de Saint Laurent est tellement confiné qu’on en devient presque claustrophobe. Dans le film, son chien Moujik est considéré comme «son seul lien avec le monde extérieur». On comprend assez vite que la pression dont est victime Saint Laurent pour la création de ses collections le mènera à la décadence. L’addiction aux drogues et à l’alcool se fait toujours plus marquée et l’artiste semble y perdre son âme: «J’ai créé un monstre et maintenant je dois vivre avec» dit-il. Est-ce par hasard qu’au même moment YSL lance son parfum culte nommé Opium?

Des passions dévorantes

On a affaire à un homme passionné avant tout par sa propre personne qui, en apercevant pour la première fois Betty qui deviendra son égérie, se voit lui-même à la place du mannequin. Côté cœur, l’amour et la relation «saine» que lui offre son compagnon Pierre Bergé (interprété par Jérémie Renier) ne lui suffisent pas. C’est au moment où il rencontre le dandy Jacques de Bascher (Louis Garrel) que le couturier va se plonger dans une vie de débauche homosexuelle et de drogues. Ironie du sort, Moujik le chien mourra d’une overdose lors d’une de ces soirées. Seul Pierre tentera de sauver Saint Laurent à maintes reprises malgré le peu de reconnaissance de la part de ce dernier qui tentera même de le tuer lors d’une de ces nuits de folie.

En définitive, Saint Laurent est un film un peu longuet (2h30) plus focalisé sur le personnage lui-même que sur l’empire de mode qu’il a créé. Bonello a su réaliser un chef-d’œuvre de beauté et de luxe avec un casting qui vaut le déplacement. La belle Aymeline Valade est parfaite dans le rôle de Betty, prestation remarquable pour ses débuts au cinéma. Quant à Gaspard Ulliel, sa ressemblance physique mimétique avec le couturier et son interprétation plus vraie que nature nous font pénétrer au cœur de cette décennie. Sortie en salles le 24 septembre.

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