
Cette somme de 5000 pages est un «moment du Mouvement de Libération des Femmes», souligne dans la préface Antoinette Fouque, cofondatrice du MLF qui a assuré la direction de l'ouvrage avec Béatrice Didier, universitaire, et Mireille Calle-Gruber, écrivain et enseignante. «Puisse cette geste à la gloire des femmes participer à l'éducation de la postérité».
10 000 femmes référencées
De A comme Aino Aalto, architecte finlandaise du début du XXe siècle, à Z comme Radmila Zygouris, psychanalyste française contemporaine, ce livre «titanesque» balaie «quarante siècles d'histoire et tous les domaines de l'activité humaine»: arts, sports, politique, histoire, littérature, sciences et techniques. 1600 personnes dans le monde entier - universitaires, historiens, philosophes... - ont travaillé depuis 2006 à ce dictionnaire qui recense quelque 10 000 femmes, illustres ou méconnues, ayant «marqué leur temps», mais aussi des écoles et des mouvements où les femmes ont brillé.
Au fil des articles, présentés comme de petites biographies, l'ouvrage propose un parcours éclectique, d'Agnodice, gynécologue de la Grèce Antique, à Ségolène Royal, J.K Rowling et Simone Veil, en passant par Angelina Jolie ou Malala, la jeune militante pakistanaise pour le droit à l'éducation. «Comment faire un choix? Probablement nous aurons des lecteurs qui nous reprocheront tel ou tel oubli», reconnaît Béatrice Didier, laissant la porte ouverte à des rééditions complétées et à une version numérique.
La touche Rykiel
La créatrice Sonia Rykiel a apporté sa pierre à ce dictionnaire, attendu le 27 novembre 2013 en librairie au prix de 249 fr., en dessinant les lettres de chacune des entrées. Cet ouvrage est «un encouragement à continuer la lutte pour l'égalité entre les hommes et les femmes, pour une éducation de qualité de toutes les filles et de toutes les femmes», juge Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco, qui a soutenu ce projet.
Chaque année, les femmes donnent naissance à près de 133 millions d'enfants et assument la majorité de leur prise en charge et de leur éducation, rappelle le préambule. Elles accomplissent les 2/3 du travail mondial, mais ne possèdent que 2% de la propriété et ne perçoivent que 2% des revenus.