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(Préambule). La trentenaire que je suis a tout vécu de l’ascension de Jobs ou presque. J’ai grandi avec un Macintosh à la maison, j’ai appris à dessiner dessus, vidé inlassablement la poubelle pour entendre le «scrrchh» made in Apple. A mes 18 ans, j’ai eu le premier MacBook, je l’ai encore d’ailleurs, tel un vestige, au fond de mon dressing, planqué sous mes chaussettes. Planqué comme on rangerait des bijoux de famille avant de partir en vacances. Puis, j’ai reçu le premier iPod, rose, gravé d’un message de mon amoureux de l’époque. J’ai eu ensuite, comme la majorité de mon entourage, les iPhone depuis le tout premier. Je m’appelle Juliane et je suis une droguée à Apple, à son état d’esprit libre et créatif, marginal aussi, je vous l’avoue franco depuis mon MacBook Air.

Alors, quand il a fallu aller voir «Steve Jobs», j’ai levé la main comme une bonne élève. Et comme j’avais trouvé brillant de réalisme le jeu d’Ashton Kutcher dans «JOBS» en 2013, j’ai souhaité tester cette nouvelle version très critiquée par l’entourage du Maître.

«Steve Jobs», dépeint la dramatisation de certains conflits que le génie a pu vivre dans sa vie. Plus qu'un biopic, ce film est l'interprétation de la biographie autorisée de Walter Isaacson par le scénariste à succès Aaron Sorkin, («The Social Network», «The Newsroom»).

++ : Les faits historiques de la vie de Jobs

Aaron Sorkin a écrit un scénario en trois parties autour des lancements de produits emblématiques du créateur décédé en octobre 2011 à l'âge de 56 ans: le Macintosh en 1984, le premier ordinateur de sa société NeXT en 1988, après son expulsion d'Apple, et l'iMac en 1998. La petite déception? Ne pas voir la période iPhone. Si un réalisateur pouvait s’annoncer pour la suite? SVP.

+- : Un huit clos très bavard

A travers ces trois actes, le scénariste nous plonge dans un huit clos verbeux. Un peu trop causant pour tout dire. Aaron Sorkin axe la totalité du long-métrage sur les relations conflictuelles et tendues, caractère horrible de Jobs oblige - entretenues par lui avec sa fille aînée Lisa Brennan-Jobs (une partie de vie complètement ignoré dans « JOBS »), son bras droit Joanna Hoffman (Kate Winslet), son associé Steve Wozniak, le créateur du système d'exploitation du premier Macintosh Andy Hertzfeld, ou John Sculley, l’ancien PDG d’Apple (interprété par Jeff Daniels, «Seul sur Mars»). Au final, petit bémol, on retient le caractère irascible du patron d'Apple mais pas véritablement sa pharaonique créativité.

+- : 3 styles en 1

Pour théâtraliser ce scénario, Danny Boyle («Slumdog Millionair»), a choisi de filmer avec trois formats différents d’images, datant chacune des trois époques illustrées, dans le même lieu. Boyle compare ce choix à une «expérience immersive» dans la vie de Jobs, un homme qui «a changé nos vies». Notre ressenti? Une envie de pousser la porte, sortir prendre l’air, et voir davantage l’envers du décor. Etonnant, car le film est concentré sur les coulisses des grandes conférences Apple pourtant tellement intrigantes…

++ : Kate Winslet, épatante

On comprend pourquoi Kate Winslet a reçu le Golden Globe de la meilleure actrice dans un second rôle pour son interprétation de Joanna Hoffman, la plus proche collaboratrice de Jobs. L’Anglaise vole littéralement la vedette à Fassbender. Humaine, loyale à toutes épreuves, dévouée, entière, vraiment sincère, Winslet est le phare dans la tempête immuable du cerveau de Jobs. Elle semble être la seule qu’il écoute. Touchant.

-- : Michael Fassbender, faible

Michael Fassbender («Macbeth», «Shame»), en course pour les Oscars dans la catégorie meilleur acteur pour ce rôle, dit «avoir hésité» avant d'accepter de se glisser dans le pull à col roulé noir et les lunettes rondes de Mister Apple. Malheureusement, le premier sentiment est souvent le meilleur Michael… Durant deux heures, on ne voit que Fassbender, un très bel homme oui, mais pas Jobs. L’absence de mimétisme avec le dirigeant de Mac, la gestuel trop «fassbendienne», les cheveux ou le regard charmant de l’acteur germano-irlandais? On ne saisit pas vraiment le bug. Pour tout vous dire, on doute franchement d’une victoire aux Oscars. Mais on peut se tromper!

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