Sélection: 5 livres écrits par des Romands

Roman - Un silence de vivant

La disparition d’un serpent écrasé déstabilise Foster, quinqua las de son job et de sa jeune épouse 100% contemporaine. Seule sa fille de 3 ans lui amène un brin de joie. Son désenchantement le conduit au silence complet et donc à l’asile psychiatrique. Sa parenthèse durera dix-huit mois et prend la forme d’un plongeon réflexif et humoristique. Un récit philosophico-romanesque très réussi, que l’écrivain-basketteur américano-vaudois dédie… à ses chiens.
La dépression de Foster, de Jon Ferguson, traduit de l’américain, Ed. Olivier Morattel, 166 p

Carnet de route dessiné - Une ronde de détails

Au crayon ou à l’aquarelle, en noir et blanc ou en couleurs, le tour du monde de Dora et Matthias se déploie. On a tous les détails: pièces de monnaie, plats cuisinés, visages, balais en tout genre… Du coup, on s’y croit. Dans la jeep bondée au Népal où deux personnes occupent la place du conducteur; en hamac sur une île laotienne épiant les dauphins; dans une file d’attente devant une banque argentine; à la librairie de la gare routière de Rio… Les odeurs et les bruits sont presque là. Un très joli voyage, et un coup de crayon bluffant.
Curry, kiwis et caïpirinha, un voyage illustré autour du monde, de Dora Formica, Ed. Hélice Hélas.

Chick lit - Les amours de Léane

On s’attendrait à plus court pour un livre de chick lit, mais suivre le destin trépidant de Léane requiert presque 400 pages! Ensorcelée par un ex-petit ami «moisi», la vingtenaire survit entre son job dans l’événementiel, sa meilleure amie, et les soucis des filles de son âge: fringues, sorties, garçons… Jusqu’au jour où la Parisienne quitte tout pour vivre son rêve californien. Des situations cocasses collectées par la jeune auteure vaudoise dans son quotidien et celui de ses proches, où chaque lectrice reconnaîtra ses propres contradictions!
Mon ex me colle à la peau, de Cali Keys, Ed. Arttesia, 396 p.

Nouvelles - Un défilé humain

Un enfant que sa mère ne vient pas chercher, une jeune fille qui n’ose pas dire qu’elle n’est plus amoureuse, un ornithologue qui croit avoir vu un lagopède, un cardinal du XVIe dans son cadre… La lauréate du Prix Georges-Nicole 2013 ne craint pas de se glisser dans le cerveau des personnages les plus variés. Ce qu’ils partagent, c’est la solitude, refrain quelque peu douloureux, égrené chaque fois dans une langue différente. Un véritable exercice de style! La jeune auteure genevoise manie en effet la plume avec un certain brio. Manque l’émotion: on reste à bonne distance de ces héros de papier.
Loin de soi, de Silvia Härri, Ed. Campiche, 169 p.

Roman - La fin d’un monde

Pour le héros de 13 ans, tout arrive en ce fameux été caniculaire de 1973. L’air jaune surchauffé cuit les champs et la volaille en batterie allume les désirs, piétine le bonheur. Une Cécile apparaît. Et la mère – femme fragile exilée à la campagne – s’éloigne de son taiseux de paysan. L’équilibre se rompt. Décrites d’une plume de maître, les brisures qui bouleversent l’univers du jeune homme aspirent le lecteur. Un roman d’une extrême puissance sensorielle et sensuelle signé d’un Lausannois.
Le Milieu de l’horizon, de Roland Buti, Ed. Zoé, 188 p.