mode & musique
Portrait: Baron.e, le duo fribourgeois qui chante la «mélancolie festive»
«Aujourd’hui, je réalise un rêve!» s’extasie Faustine Pochon, des étoiles plein les yeux. La chanteuse du duo Baron.e (prononcez Baron-Baronne) vit sa meilleure vie dans les locaux de notre photographe, à Carouge. «C’est le premier shooting mode que l’on fait, j’adore essayer tous ces beaux vêtements.»
Premier shooting peut-être, mais certainement pas le dernier. Depuis son passage au Paléo, le groupe fribourgeois occupe plus que jamais le devant de la scène. Avec leurs chansons mêlant pop élégante et sons électros, il ne se limite plus aux frontières helvétiques. Cet hiver, ils enregistreront de nouveaux titres avant de partir à nouveau en tournée l’année prochaine.
L'appel parisien
«On a également comme projet d’emménager à Paris, cette ville que l’on adore, souffle Faustine. La Suisse romande, ça a été absolument génial pour se lancer, on a eu plein d’opportunités de jouer! On ne renie pas du tout nos origines, mais on chante en français, le public est tout de suite plus restreint ici.»
Alors que Faustine termine un master en histoire contemporaine, Arnaud Rolle se consacre depuis un an à la musique à 100%. «Cela me donne l’occasion de me spécialiser dans le domaine de la technique, confie-t-il. Et c’est très appréciable, car j’ai aussi du temps pour vivre. J’aime cuisiner, passer du temps avec mes potes.»
Leur aventure a débuté en 2019. Alors qu’Arnaud était habitué à chanter seul, il invite Faustine, son amie d’enfance, à le rejoindre un soir sur scène. L’alchimie est immédiate: «Il s’est passé un truc, se souvient-il. C’est différent lorsque l’on fait de la musique ensemble. On a commencé dans un bar, trois ans plus tard on occupe de grandes scènes. C’est lunaire!»
L’amitié coûte que coûte
«Lorsque Arnaud m’a proposé de me joindre à lui, je manquais de confiance en moi, se souvient Faustine. Il a su me valoriser, m’a donné la confiance.» Depuis, le duo ne se sépare plus, même s’il ne forme pas un couple à la ville. «Nous sommes amis avant tout, c’est capital pour nous de préserver ce lien, note la jeune femme. Cet été, on est même partis en vacances ensemble!» Et de citer l’écoute et la bienveillance comme ciment de Baron.e.
Que l’on écoute Jeunesse dorée, Myosotis ou Un verre d’ego, une semblable mélancolie semble hanter les titres du duo. «C’est un sentiment qui nous anime beaucoup, c’est vrai, admet Arnaud. On aime ce côté ombre et lumière.» Anxieux, les deux amis de 25 ans avouent l’être. «On se fait du souci, on se pose beaucoup de questions», poursuit Faustine.
Jeux de mots et métaphores
Lorsqu’ils composent, Faustine et Arnaud s’envoient des bouts de texte et des débuts de couplet par message. «Au fil de nos échanges, les textes se créent petit à petit», expliquent-ils. Le mot d’ordre? Ne pas être trop frontal dans les paroles, préférer les jeux de mots et les images. «On aime ce concept de perméabilité, d’offrir la possibilité à chacun et chacune de s’identifier.» Alors que le deuxième EP avait été un «véritable casse-tête» après un premier projet très éclectique, le troisième s’annonce «libre»:
Le shooting prend fin, le duo s’apprête à remonter dans le train pour Fribourg. Des rêves pour le futur? «En vrai, l’avenir nous inquiète de ouf, confie Faustine. Depuis cet été caniculaire, personne ne peut plus se voiler la face. J’ai l’impression que rien n’a plus de sens.» Les deux artistes évitent ainsi d’avoir des objectifs trop précis en tête. «Notre seul mantra? Faire de la musique tant que cela nous rendra heureux.» Aussi basique qu’essentiel.
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