culture
Paléo 2018: la dynamique Jain signe la musique d'une nouvelle ère
Habituellement timide, la jeune Française admet devenir subitement extravertie lors de ses performances live.
© Facebook Jain«Mais... elle n'a pas d'orchestre?», murmurions-nous naïvement, tandis que Jain débutait son concert. Une foule impatiente s'était rassemblée devant la Grande Scène du Paléo Festival, surexcitée d'apercevoir la combinaison bleu marine et le col Claudine rouge, tenue signature de la Française. Devant elle, une petite table de mixage pourvue d'aumoins deux gros boutons ronds. Derrière elle: personne! Pas de batteur, pas de guitariste... Jain est seule, devant cet océan de visages qu'elle doit parer d'un sourire. À sa place, on n'en mènerait pas large. Et pourtant, elle semble s'amuser davantage qu'une enfant installée sur le plus beau cheval du carrousel.
Habituellement timide, elle admet souvent devenir subitement extravertie lors de ses performances live. Effectivement; quelles que soient les circonstances, il est bien difficile d'imaginer que cette chanteuse solaire puisse passer inaperçue!
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Une énergie électrisante
De sa voix mélodieuse mais ferme, elle salue l'audience, et l'encourage énergiquement à la suivre. L'impressionnante Jain ne cesse jamais de bouger, opérant de petits bondissements, tendant les bras au ciel, emmenant la foule dans sa danse improvisée, tels que le font également les meilleurs DJ's. Les titres sont connus, des centaines de voix les chantent à tue-tête, imitant les pas de l'artiste.
Les paroles sont bien plus sombres que ne le suggère la musique estivale et joyeuse qui émane... de l'ordinateur? Jain manie son outil avec virtuosité, le quittant quelques fois pour aller bondir sur le devant de la scène. Presque chacune de ses chansons se termine de façon optimiste, dans la mesure où la jeune femme utilise ses compositions pour se consoler, pour transformer ses idées noires en rayons de lumière. «Est-ce que vous pouvez me montrer ce que vous avez dans le ventre?» demande-t-elle, défiant les fans à chanter aussi fort qu'ils le peuvent. Evidemment, ils s'exécutent. Et c'est la plaine toute entière qui suit le rythme d'une seule fille.
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Cours d'aérobic en musique
La performance de Jain nous a étrangement rappellé celles qu'offre régulièrement Kayla Itisines, l'une des plus célèbres gourous fitness d'Instagram: seule sur scène, devant des centaines de fans, la sportive offre de célébrissimes cours d'aérobic en musique, dans les capitales du monde entier. Les gens la suivent toujours, l'énergie est débordante, et aucune gambette ne se permet ne serait-ce qu'une seconde d'immobilité.
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En tête à tête avec son ordinateur (et les trois quarts du Paléo), la protégée de Yodelice parvient à faire bouger la foule sans le soutien d'un orchestre. Son seul charisme suffit. L'absence d'instruments est troublant, légèrement triste pour les mélomanes old school, et certainement habituelle pour les ados. Mais nous ne sommes ni dans une salle de sport, ni dans une boîte de nuit: la scène est celle du Paléo et la surprise est générale.
Pour Jain, il est très important de créer de la musique sur laquelle les gens peuvent danser; cela fait partie de son éducation, ainsi qu'elle le racontait à la presse britannique en 2017, au début de sa carrière. Promesse tenue: personne ne quittera la petite combinaison bleue des yeux, durant toute la durée du show.
«Elle doit avoir une cardio d'enfer», ajoutons-nous, bouche-bées. Mais Jain s'en fiche très certainement de sa cardio: elle fait ce qu'elle est née pour faire, avec joie et sincérité. Et ça marche: l'audience entière laissera la plaine avec une bonne humeur carrément contagieuse. On dira qu'il s'agit de l'effet Jain.
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