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Avant même sa projection, «La Tête haute» fait déjà parler de lui. Film d'auteur, à caractère social, il contrebalance avec le glamour et l'entertainment des œuvres présentées ces dernières années («Grace de Monaco», «Gatsby», «Minuit à Paris», «Robin des Bois»). Un choix intéressant pour l'ouverture des festivités, d'autant plus qu'Emmanuelle Bercot n'est que la deuxième réalisatrice - après Diane Kurys en 1987 - à occuper cette place dans l'histoire du Festival de Cannes.

Habituée de l'événement, (1er court-métrage «Les Vacances», prix du Jury en 1997 - «Clément», premier long-métrage, sélectionné en 2001 dans la section Un Certain Regard), Emmanuelle Bercot revient aujourd'hui à Cannes, hors compétition, avec son quatrième long-métrage «La Tête haute». Ou le parcours éducatif de Malony, de six à dix-huit ans, qu’une juge des enfants et un éducateur tentent inlassablement de sauver.

Le parcours d'un enfant sans repère

Malony n'a que 6 ans et se retrouve déjà dans le bureau d'une juge pour enfants. Une discussion tendue, une mère qui claque la porte, laissant le gamin seul. Le ton est donné…

On le retrouve quelques années plus tard, dans ce même bureau. Vols de voiture, agressions, tel est le quotidien presque logique du pré-ado (incarné par Rod Paradot) qui n’a aucun repère sur lequel s’appuyer. Un père inexistant, une mère trop jeune et irresponsable (Sara Forestier), Malony est ainsi ballotté de foyers en centres. Des propos agressifs, des éducateurs frappés, des représentants des institutions désemparés… L’avenir semble incertain. Et pourtant, Yann, le nouvel éducateur en charge de Malony (Benoît Magimel) et la juge (Catherine Deneuve) espèrent trouver des solutions et le remettre sur le droit chemin.

En tant que spectateur, on se met à penser que plus le film avance, plus l’espoir se réduit. Aucune porte ne s’ouvre pour ce garçon en souffrance, qui essaye de faire des efforts, entre deux poings fermés et des actes de violence. Cette violence qui ne s’évanouit jamais vraiment. Même en amour. Que ce soit avec Tess, tombée sous le charme du jeune blondinet ou avec son petit frère, qu'il arrache d’un foyer.

Sur la route, le dénouement est attendu. Le doute n'est plus, la prison ne peut être que la solution finale.

Des regrets et une lueur d’espoir clôturent ce film sur un choix discutable.

Un film à voir

«La Tête haute» est, dans tous les cas, un film qui ne laisse pas indifférent. Fort, il dépeint une réalité et offre une vision sur «tout le travail éducatif méconnu qui est fait autour de ces jeunes exclus».

Durant ces 2 heures, Emmanuelle Bercot nous emmène dans son univers, agrémenté de quelques scènes vraiment prenantes, peut-être bien accentuées par une longue enquête de terrain, et tournées dans un vrai centre éducatif fermé et entre les murs d'une prison pour mineurs.

Des scènes qui tiennent évidemment sur la performance des acteurs: première apparition pour Rod Paradot qui joue à merveille ce gamin rempli de haine et fragile à la fois. Catherine Deneuve est parfaite dans ce rôle de juge compatissante mais juste, car comme le souligne la réalisatrice «elle a en elle cette dualité entre une autorité naturelle très forte et un côté extrêmement maternel et protecteur». Benoît Magimel, en éducateur ex-délinquant, est touchant. Trop copine, trop jeune, trop irresponsable, Sara Forestier, affublée de fausses dents et de vêtements en adéquation avec son personnage, mériterait une baffe ou deux.

A voir en salles dès aujourd'hui.

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