culture
3 lectures vintage
Les Fiancées du Pacifique
Australie, été 1946. La guerre est finie. De nombreuses filles du pays sont tombées amoureuses de soldats britanniques lors de leur mobilisation et s’apprêtent à traverser les océans pour rejoindre leurs fiancés ou leurs époux dans leur pays. Un voyage éprouvant de six semaines sur un porte-avions où seul le règlement militaire fait foi. On frôle la catastrophe tous les jours entre les 655 donzelles et les 1100 matelots, alors qu’il faut bien passer le temps, gérer le mal de mer, le manque d’eau, la chaleur, les doutes face à cette nouvelle vie qui attend les unes et les autres. Le travail de recherche de l’auteur est impressionnant pour reconstituer les faits historiques et les conditions de l’époque. Elle s’est appuyée également sur les souvenirs de sa grand-mère qui fut l’une de ces femmes. Le roman de 627 pages avance au rythme lent du bateau mais on s’attache aux quatre héroïnes qui partagent la même cabine. La robuste Margaret, campagnarde, enceinte jusqu’aux yeux, la mystérieuse Frances, marquée par les épreuves de la guerre, la capricieuse Avice qu’on déteste d’entrée et la benjamine Jean, 15 ans, qui ne sait ni lire ni se tenir! Les dernières pages vous arracheront sans doute une petite larme! De la chick litt vintage, entre rouge à lèvres et convenances sociales.
Les fiancées du Pacifique, Jojo Moyes, Livre de poche, 627 p.
Ragtime
Ne vous attendez pas à une anthologie du jazz sous ce titre. La musique reste très secondaire dans ce roman historique publié en 1975 mais centré sur l’avènement de l’Amérique moderne du début du siècle. L’auteur tisse une intrigue semi-fictionnelle en entremêlant les destins de ses héros. Passée la surprise du style narratif froid (les personnages principaux s’appellent sobrement Père, Garçon, Jeune Frère…), on se régale des passages consacrés aux célébrités de l’époque, Ford, Freud, Houdini ou JP Morgan et on suit le cours de l’histoire, entre droits sociaux, progrès de l’industrie et établissement des «valeurs» américaines. L’auteur, né dans le Bronx de parents immigrés russes juifs, accède à la célébrité grâce à ce livre encensé par la critique et devenu un classique de la littérature du XXe siècle. Un chef-d’œuvre adapté au cinéma par Milos Forman en 1981.
Ragtime, E.L. Doctorow, Robert Laffont, Bibliothèque Pavillons, 398 p.
Cet été-là
Nous sommes en Irlande dans les années 50. Ellie, une pauvre orpheline élevée par des nonnes, a trouvé un foyer en épousant un fermier veuf. Son quotidien est rythmé par les tâches ménagères, la tenue de la laiterie et la vente des œufs, tandis que son mari travaille aux champs. Une existence simple où ne se pose pas la question du bonheur. Il lui suffit de croiser un charmant inconnu à vélo pour que ce fragile équilibre vacille. Entre la sécurité que lui offre Dillahan, malgré ses démons, et les rêves d’horizons lointains de Florian, la douce Ellie aura à faire un choix cornélien. Cet été-là est une tranche de vie, un temps suspendu, un moment de grâce, tout en lenteur et en poésie, dans une langue ciselée où chaque mot est une image.
Cet été-là, William Trevor, Points Grands Romans, 250 p.
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