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Certains de ces rites sont totalement énigmatiques, comme la tradition du polar de Pâques en Norvège: le weekend de Pâques, les chaînes de télévision et les journaux en diffusent un grand nombre - même sur les emballages de lait.

Etrange aussi la légende des Caraïbes, selon laquelle celui qui se baigne dans la mer le Vendredi saint se transforme en poisson. Son origine pourrait remonter aux premiers missionnaires, qui proféraient cette menace pour empêcher les nouveaux chrétiens de s'amuser le jour de la crucifixion du Christ.

Un divertissement permis à Pâques et devenu une tradition aux Caraïbes et le vol des cerfs-volants. Certains pensent qu'elle est due au fait que les cerfs-volants classiques sont constitués de deux bois croisés. D'autres prétendent qu'un précepteur a expliqué la résurrection à ses élèves de cette manière.

Têtes de Turcs

A Trinidad aussi, la Bible est prise à la lettre: le Vendredi saint, la population bastonne à coeur joie des figures de Judas façonnées en chiffons. Plutôt que de ressembler à celui qui a trahi Jésus, ces "bobolees" ont d'ailleurs de plus en plus les traits de politiciens mal-aimés.

Punir ou brûler Judas était autrefois courant dans toutes les régions catholiques. Avant la messe du Vendredi saint, une représentation du renégat était mise à feu à l'église. Plus tard, les jeunes fabriquaient un Judas en guenilles, le pendaient et le brûlaient sur un bûcher, à la manière de ce que font aujourd'hui encore les Zurichois avec leur "Böögg".

Bouter le feu à des figures de Judas remonte peut-être à des célébrations du printemps pré-chrétiennes. Certains y voient des manifestations antisémites. Pour cette raison, et parce que le pape ne condamne plus Judas aujourd'hui, cette tradition disparaît. Dans le Sud de l'Europe et à Grünmettstetten, en Forêt Noire, elle perdure.

Femmes fouettées

En Europe de l'Est, les femmes sont aspergées d'eau et/ou fouettées avec des courroies de cuir le lundi de Pâques. La coutume est appelée "smigus dyngus" en Pologne, "pomlazka" en Tchéquie.

Les anciens Romains déjà frappaient leurs femmes à la mi-février pour les fêtes de Lupercalia avec le "februum". Le but était de les rendre fertiles. L'interprétation officielle de l'Eglise est cependant que ces balais imitent la consécration ecclésiastique.

En Angleterre, on frappe également, aussi bien les femmes que les hommes et plus doucement - avec des chatons de saule. De plus, la reine distribue de l'argent aux pauvres: le nombre de nécessiteux et de pences s'ajuste à l'âge de la souveraine. Malgré les 85 ans d'Elizabeth II, l'obole ne suffit qu'à peine pour un quignon de pain.

Les habitants de Haux, en Gironde, sont mieux lotis: on y cuit une omelette géante composée de presque 5000 oeufs. L'Irlande en revanche gaspille de la nourriture: heureuse d'arriver à la fin du Carême, la population inhume des harengs - la pitance principale pendant le jeûne.

Une nouvelle tradition commence à s'imposer en Australie: le bilby de Pâques. Ce marsupial indigène au museau pointu et aux grandes oreilles a été presque évincé par le fléau que sont les lapins. Une organisation appelée "Rabbit Free Australia" a désormais remplacé le lapin de Pâques par le bilby.

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