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Le concept de l’exposition est simple, les objets présentés banals. A l’étage du musée, réunis comme dans les pièces d’un galetas, les objets du désir de onze collectionneurs privés. Sachets de sucre, papiers d’orange, opercules, bonbons, energy drink, boîtes de sardines, fèves, étiquettes de boucherie, bouteilles de Coca ou encore liste de courses. Tout ce qu’il y a de plus commun, de plus quotidien. Pour chaque collection, une pièce méticuleusement mise en scène. Comme un petit théâtre, un cabinet de curiosités qui rassemble toute la passion de chaque collectionneur. L’idée de donner à voir ces collections du quotidien et de la proximité pure était depuis plusieurs années en gestation, Camille Avellan, commissaire de l’exposition lui a donné vie.

La quête de l’opercule manquant

On reste scotché devant les délicats papiers d’oranges de tous les pays, soigneusement conservés, lissés, sublimés. Et on éprouve une certaine nostalgie devant ces emballages en se rappelant qu’il n’y a pas si longtemps ils renfermaient la précieuse orange vitaminée que nos grands-mères recevaient en guise de cadeau de Noël. Idem devant les opercules, symboles de la collectionnite aiguë typiquement suisse des années quatre-vingt et nonante. Un véritable culte voué à ce minuscule objet, à tel point que les fabricants de petites crèmes à café étaient submergés d’appels de collectionneur en quête de l’opercule manquant. Passées les collections du passionné de la boîte à sardines, du bec à bonbons ou du fana de Coca, on reste sans voix devant les deux contributions de la seule femme de l’expo, Madame Amoureux, avec ses 9000 fèves et ses étiquettes de boucherie… Une pro du genre, puisqu’elle comptabilise 150 collections en cours! Ultime curiosité, l’étrange collection de listes de courses ramassées par terre, entre deux stands de marché ou découvertes coincées dans un caddie. Tout se collectionne, jusque dans le plus anodin.

Véritables objets du désir

Une exposition qui invite donc à aller à la rencontre des collectionneurs, à découvrir leur monde, leur petit coin de paradis, le Graal d’une vie. Et de comprendre leurs motivations, le pourquoi du comment qui a fait qu’un jour ils se sont mis à mettre un, puis deux, puis dix sachets de sucre. Pour finir par une collection de 80 000 pièces. Dans une société de consommation effrénée où tout se jette et se rachète, on apprécie cet espace hors du temps qui raconte à travers chaque objet patiemment collectionné une véritable histoire d’amour. Grâce aussi aux portraits du photographe Cédric Widmer, on s’imagine alors la vie du collectionneur, son quotidien, son intérieur… Un quotidien qui nous parle. A tel point qu’on se surprend au café du Musée à piquer un, puis deux, puis trois sachets collector labellisés avec les papillons symboles de la très jolie affiche de l’expo. Il y en a seize en tout. Suivront les opercules, en septembre. Vous avez dit collectionnite?

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