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Swatch célèbre Mickey Mouse avec la complicité de Damien Hirst
Histoire de célébrer dignement les 90 automnes de la souris la plus mythique de l’histoire, Swatch lance deux modèles «Mickey Mouse» limités et numérotés spécialement créés pour la collection Swatch & Art par l’artiste britannique Damien Hirst. Rien que ça!
Bon, quand on y réfléchit, cette collaboration réjouissante n’a finalement rien de si étonnant.
De l’art au poignet
Dès ses débuts, en 1982, la firme biennoise qui a révolutionné le petit monde de l’horlogerie mondiale a en effet toujours fait des choix esthétiques audacieux - n’hésitant pas à faire appel aux plus grandes pointures de l’art contemporains et de la pop culture pour créer des séries spéciales.
Ainsi, dès 1983, Swatch a mis à portée de poignet (et de portemonnaie!) des œuvres de Kiki Picasso, de Keith Haring, de Sam Francis, de Jeremyville, de Manish Arora, de Vivienne Westwood, de Ted Scapa, ou de Mika. Et des travaux de Damien Hirst, donc, dès vendredi 16 novembre, pour l’une (la Mirror Spot Mickey, limitée à 19 999 exemplaires et vendue 125 fr. via Internet ou dans les boutiques dépositaires de la marque) et dimanche 18 novembre uniquement pour l’autre (la Spot Mickey, tirée à 1999 exemplaires, vendue 190 fr. ne sera disponible que de minuit à minuit sur swatch.com).
Exposition: à Zurich, Swatch loves art!
Quant à l’enfant terrible des Young British Artists, né en 1965 à Bristol, il adore la souris la plus célèbre de l’histoire depuis «toujours». En 2013, à l’occasion de l’une de ses trop rares déclarations publiques, le génial trublion expliquait:
Il poursuivait: «Je regardais ses aventures en dessin animé quand j’étais gamin et mes enfants les regardent aussi. Ce personnage est pertinent parce qu’il est culturellement complètement implanté dans l’inconscient collectif et, malgré ses mues, reste toujours aussi beau! Bon… La manière dont les mômes se distraient a drastiquement changé, c’est vrai. Mais si on observe bien ce qu’ils sont, ils n’ont fondamentalement pas changé et, basiquement, continuent à apprécier les mêmes choses…
© Swatch
Un sentiment qu’il a d’ailleurs transcendé en œuvres. Dont sa fameuse toile «Mickey», vendue en 2014 pour près d’un million de livres en faveur d’une association caritative et, plus récemment, la sculpture The Collector with Friend, exposée lors de la dernière Biennale d’art contemporain de Venise entre avril et décembre 2017.
Ou, aujourd’hui, sa revisite en version montres.
© Swatch
Réinterprétation qui, bien sûr, se joue des codes disneyens classiques et, par un jeu habile de déconstruction-remodelage, se réapproprie le mythe souricier et le détourne dans un esprit joyeux et bon-enfant qui tranche avec pas mal de ses oeuvres précédentes.
Un cynisme haut en couleur!
De fait, ce plasticien très «dark» et volontiers cynique à qui l’on doit notamment le fameux crâne endiamanté, traite essentiellement (et très crûment) du rapport entre «le projet artistique, la vie et la mort». Ce qui n’est pas allé sans susciter des polémiques, d’ailleurs.
Que l’on pense par exemple aux réactions d’horreur (ou de jubilation!) et aux hurlements de colère ou de rire quand, vers 1991, il a exposé des cadavres d’animaux - parfois coupés en deux et laissant voir les organes - qu’il avait plongés dans un aquarium rempli de formol afin que le public comprenne «que l'art est plus réel que ne l'est une peinture!» et que «tout est voué à disparaître», y compris ses oeuvres qui, petit à petit, se dénaturent et finiront par se désintégrer.
Et que l’on se rappelle, aussi, des guéguerres qui ont fait rage entre pro et anti-Hirst lorsque, en 2003, il propose des monochromes noirs de mouches mortes ou des vitrines dans lesquelles des têtes de vaches représentent le Christ et les apôtres… Mais bref. Aujourd’hui, même s’il adore toujours le noir, Hirst semble s’être remis à l’heure de la couleur. Et nous, on dit oui!