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"Cela représente 400 000 pages. Il y a tout", déclare Matt Dellinger, le journaliste et concepteur multimédia qui a dirigé ce projet numérique pour le groupe Conde Nast, éditeur de Vogue. "Quand vous consultez (le site), c'est comme si vous étiez devant les vraies pages du magazine".

A 1575 dollars par an, soit le prix d'une robe bustier Dolce & Gabbana, l'abonnement aux archives de Vogue n'est pas particulièrement bon marché, comme le remarque avec humour Fashion Bomb Daily, un blog consacré à la mode. "Si vous vivez dans un appartement à New York et que vous pensez souscrire au tout nouveau site des archives de Vogue, que diriez-vous de ne pas payer votre loyer pendant un mois?", peut-on y lire.

Mais M. Dellinger, dans un entretien téléphonique depuis New York, explique que la valeur du site réside dans le fait que chaque photographie, chaque publicité et - depuis octobre 1988 - chaque vêtement a été légendé. Et peut donc être retrouvé par le moteur de recherche. "L'essentiel de notre travail a consisté à créer un index de façon à pouvoir retrouver une publicité ou une photographie" en particulier, précise-t-il. "C'est ça la nouveauté", car dans la plupart des archives en ligne, on ne peut, au mieux, faire des recherches que dans le texte.

Par exemple, quelqu'un qui chercherait une robe plissée du couturier Balenciaga serait renvoyé vers le numéro du 15 septembre 1939, où il découvrirait le délicat croquis d'une petite robe noire, de la main du maître. D'autres recherches révèlent que depuis la création du magazine le 17 décembre 1892, Vogue a fait référence à "Chanel" 12 406 fois, à "Dior" 8970 fois et à Yves Saint Laurent 6136 fois - 7381 si l'on cherche avec ses initiales "YSL".

Le site permet également de suivre les chemins escarpés de la mode et de ses tendances, à l'instar du velours côtelé, qui disparaît des radars dans les années 1910, avant son fulgurant retour dans les années 1970. En parcourant le tout premier numéro de Vogue - "un magazine hebdomadaire sur la mode et la société" devenu bimensuel, puis mensuel en 1973 - on découvre que le premier modèle de couverture était une débutante new-yorkaise. Et que les chiens, à en croire le correspondant londonien du magazine, étaient la grande tendance du moment.

Mais les archives ont aussi quelques failles... En entrant "Nous ne nous levons pas pour moins de 10 000 dollars par jour" dans la fenêtre de recherche, le site échoue à retrouver l'article d'octobre 1990 dans lequel la top-model Linda Evangelista avait fait scandale avec sa célèbre déclaration.

Karin Bohleke, directrice des collection de mode de la Shippensburg University en Pennsylvanie, observe que la consultation d'anciens numéros de magazines de mode est une part importante du processus créatif pour les designers de mode. "Vous voyez les évolutions, le développement (des modes), vous remarquez des parallélismes, des choses comme ça", affirme Mme Bohleke, auteur d'une étude sur les magazines féminins français et américains au 19e siècle.

Interrogé, Harper's Bazaar, le grand rival de Vogue, n'a pas précisé s'il pensait lui aussi mettre ses archives en ligne. Et aucun projet en ce sens n'est prévu pour les autres éditions de Vogue, que ce soit en France, en Grande-Bretagne, en Italie ou au Japon.

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