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La légendaire bague Trinity de Cartier fête ses 100 ans
Emmanuel Macron la porte à sa main droite. La princesse Diana l’exhibait régulièrement, tout comme Romy Schneider ou Cary Grant. Le commun des mortelles et mortels aussi craque depuis cent ans pour la bague Trinity de Cartier. Les trois anneaux entrelacés d’or jaune, rose et platine (aujourd’hui d’or blanc) accompagnent noces, mariages, fiançailles, ou simplement la vie. L’évidence de l’alliage et des formes survole les modes et les années.
Comme toute création culte, la Trinity est entourée de légendes. La plus persistante insinue que Jean Cocteau serait le seigneur des trois anneaux. Le poète, éperdu de douleur et d’opium en raison de la mort de son amant Raymond Radiguet en 1923, aurait créé un bijou en son honneur.
Trois bagues pour trois personnes
Si l’on descend tout au sud de la France, une autre légende relierait Cocteau à la bague aux trois anneaux. On retrouve le poète à Saint-Jean-Cap-Ferrat, somptueux promontoire près de Nice, dans la maison d’une banquière éprise des arts, Francine Weisweiller. Cette dernière vit dans la Villa Santo Sospir, une maison qui surplombe la mer. Jean Cocteau y séjourne, accompagné de son fils adoptif, Edouard Dermit, jardinier-chauffeur-peintre et pourvoyeur d’opium. En visitant la maison, on y découvre les fresques de Cocteau.
Et sur tous ces murs «tatoués» par l’artiste, trois lignes courent, en parallèle, tel un motif récurrent, ou une obsession. Le guide qui organise le tour de la propriété raconte que ces trois lignes symbolisent les liens entre la banquière, l’artiste et le jeune homme, amant des deux premiers. Cocteau aurait reproduit le «trouple» de la Villa Santo Sospir en reprenant le motif du bijou qu’il aurait inventé.
Création des anneaux saturniens
Dernière hypothèse, moins olé olé, Jean Cocteau aurait rencontré Louis Cartier dans un hôpital militaire pendant la Première Guerre mondiale, ils seraient devenus amis et plus tard, en 1924, il lui aurait suggéré de créer ces anneaux saturniens.
Y a-t-il du vrai dans ces légendes? Le directeur du style, de l’image et du patrimoine de Cartier, Pierre Rainero, dément que Cocteau ait dessiné la bague ou qu’il ait reçu commande de Louis Cartier de l’imaginer. Dans un article du journal Le Monde, il précise que le dessin original n’est pas signé et que dans les archives de la grande maison, les premiers achats de Cocteau datent de 1930, six ans après la naissance de la Trinity. Gageons néanmoins que la nouvelle ligne 2024 plairait au poète: en lieu et place des anneaux ronds, trois carrés aux bords arrondis se marient, comme par magie.
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