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L'Art du fil s'émancipe dans les grandes écoles de textile de la planète

On est loin des couvre-lits au crochet, scènes de chasse au point de croix ou écharpes au point mousse. Qu'il s'agisse de vêtements ou de décoration, ces créations s'apparentent à des oeuvres d'art. Parmi ces écoles, les Royal School of Needlework et Manchester metropolitan University (Grande-Bretagne), la Hallein Mode Schule (Autriche), la Art Future Design de Saint Petersbourg (Russie), l'école de broderie japonaise Nui Do, l'Ecole de la maille de Paris ou celle du brodeur Pascal Jaouen à Quimper.

"C'est une multitude de savoir-faire qui composent une worldculture des métiers d'art du textile où se mêlent traditions ancestrales, matières innovantes et nouvelles technologies, avec des spécificités régionales fortes", explique Jean-Charles Durand, commissaire du salon "L'aiguille en fête", à la Grande Halle de la Villette. "Ces métiers d'art liés à la haute couture sont rarement enseignés autrement que de maître à élève en France, contrairement à l'Angleterre où cet enseignement est très vivace", dit Vanessa Machenaud Dousset, créatrice du salon voici neuf ans.

A Quimper où il a fondé son école (1.800 élèves) en 1995, Pascal Jaouen s'inspire de la broderie régionale (le glazig) pour créer des vêtements. Il dit se nourrir de "Brest, Lorient, Quimper et de (son) imaginaire". Son dernier projet, en collaboration avec les autorités canadiennes, est basé sur le costume traditionnel des Amérindiens, et sera exposé à New York cet été.

L'art du pliage japonais

Soie, coton, métal, matières recyclées... Dans ses toiles, Alice Kettle, artiste et professeur à la Manchester Metropolitan University, s'inspire elle de "toutes les techniques : machines de l'époque industrielle, travail à la main, impression numérique". Très sélective, l'école a formé de grands noms du design anglais, Thomas Heatherwick, Philippa Prinsloo, Claire Norcross.

"Nous fabriquons les traditions de l'avenir", commente James Hunting (Londres), l'un des rares professeurs et brodeurs masculins, qui officie avec trois comparses auprès des universités britanniques. "Il y a le savoir-faire avant tout. Ensuite, il faut que la broderie dise quelque chose", ajoute-t-il, devant ses créations, abstraites, où le point ressort comme une pépite.

Nigel Hurlstone (Bristol) élabore de vastes tableaux où les mots "The End" (fin) se détachent sur des univers brodés ou tissés évoquant des films des années 50 et des comédies musicales. Ce "style anglais résolument différent, excelle dans le graphisme", commente Milane Pujolle, élève à l'école Duperré à Paris, en 1ère année de BTS mode, qui admire aussi "le style épuré" de l'école japonaise.

Au pays du Soleil Levant, l'art du fil s'exprime notamment à travers le furoshiki ou l'art d'emballer les choses et de les transporter en pliant des carrés en tissu. Les amigurumis, figurines au crochet, deviennent des marionnettes grenouilles entre les mains de l'artiste Chiribu.

Aux antipodes, la Royal School of Needlework, fondée en 1872 et abritée au château de Hampton Court, enseigne un art de la broderie dans la plus pure tradition de la couronne. Ses brodeuses ont cousu de fils d'or la traîne de la Reine Victoria pour son couronnement ainsi que chaque fleur de dentelle du bustier et de la jupe portée par Kate Midlleton lors de son mariage avec le prince William.

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