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Azzedine Alaïa, grand couturier au travail peu exposé, se montre aux Pays-Bas

Adulé dans le monde entier depuis les années 1980, le couturier qui dessine peu, préférant draper et couper lui-même tard dans la nuit, est un "homme libre" qui n'a besoin ni des grands magazines de mode ni du calendrier des défilés pour exister.

"Il n'a pas de parutions dans le (très influent) Vogue américain et ça ne le gêne pas. Il n'a aucune contrainte. Le vrai luxe, il est là", commente avec le sourire son ami Didier Krzentowski, galeriste parisien. Fuyant les interviews, Alaïa laisse à son entourage et ses admirateurs le soin de répondre aux questions lors du vernissage samedi soir de l'exposition "Azzedine Alaïa au XXIème siècle", qui regroupe les modèles par matières: velours, coton, cuir, mousseline de soie, peaux...

"C'est quel type de laine?", s'interroge une ingénue devant l'alignement de manteaux de la salle "fourrure", corsetés à la taille par de larges ceintures en cuir ajouré. "Agneau de Mongolie", glisse M. Alaïa, vêtu de son éternel costume chinois, avant de disparaître dans la foule compacte au bras de l'ex top-model Naomi Campbell qui le dépasse de plusieurs têtes et l'appelle "papa". "Je le connais depuis que j'ai 16 ans", confie-t-elle plus tard, dans une robe bordeaux à jupette virevoltante, se disant "très privilégiée" de posséder nombre de ses créations.

Pour l'expo, dont l'affiche met en scène une redingote noire au dos entièrement en croco, le couturier, qui est installé à Paris, a fait lui-même les retouches pour que chaque silhouette soit parfaitement ajustée sur son mannequin transparent.

Des caresses pour les filles

Les femmes Alaïa n'ont rien d'androgyne, elles ont des formes. Leurs épaules et leurs tailles sont soulignées par des coupes en biais, parfois zippées, et les fesses rehaussées.

"Si un couturier c'est quelqu'un qui refaçonne les corps, alors aujourd'hui il n'y a qu'Azzedine qui sait faire ça", affirme Olivier Saillard, historien de la mode bluffé par sa "poésie" et son "incroyable maîtrise technique". Tout nouveau directeur du musée Galliera, il rêve de faire venir à Paris l'exposition quand elle fermera ses portes en mai à Groningue. "C'est un travail qu'on ne voit jamais", remarque-t-il, les rares défilés de ce "vrai faiseur, qui prend ses ciseaux et fait une robe" étant réservés aux amis et clientes.

"Ses robes sont hors du temps, hors la mode", commente Olivier Saillard, retrouvant des détails de coupe des années 1930, 1940, 1950. "C'est une digestion très intelligente de ce qu'est la couture, sans être donneur de leçon. Il sait tellement bien faire qu'il n'a pas besoin de le dire". Le résultat, à ses yeux, c'est que "de loin, c'est ravissant, et de près c'est vertigineux de travail, mais ça reste toujours gourmand. Alaïa aime les femmes. Ses vêtements, c'est des caresses pour les filles".

Les clientes confirment. "Je ne m'habille que chez lui depuis trente ans", confie Mathilde de Rothschild. "Je regarde ce que font les autres et chaque saison, je me dis que je vais changer. Et puis non, je ne lui fais une entorse que quand j'achète un jean", dit-elle. "En Alaïa, on n'est jamais comme les autres", fait-elle valoir. "On le reconnait à la coupe tout de suite. C'est élégant, féminin, sexy sans être vulgaire", dit-elle.

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