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Cheveux: La teinture au masculin

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© DR

Un homme teint, ça craint! Oui, on vous le dit tout de go: le casque noir de jais effet playmobil, le cheveu filasse couleur potiron, la mèche cache -calvitie ébène, c’est moche et remoche. Demandez à vos copines, à vos copains, à vos collègues, pis, à votre grand-maman… Toutes générations confondues, l’avis est unanime: chez les messieurs, la coloration au masculin sans modération, ça ne passe pas. Surtout si la toison chimiquement modifiée vient jouer les cache-misères sur un visage et un look très visiblement, eux, marqués par le temps.

Comme dirait Calimero, qui lui assume parfaitement sa coquille intégralement blanche en guise de toupet : «C’est trop injuste!» On est d’accord. Alors que nous les filles multiplions les hennés, mèches, balayages et autres tie and dye tout au long de notre vie, et que nous nous soucions comme de notre premier string de la progression du cheveu blanc bien dissimulé sous notre golden blondtout juste posé, l’homme est contraint d’accepter son poivre et sel et ses tempes grisonnantes. Et sans broncher. Sous peine d’atteinte majeure à sa virilité.

Une pratique réservée aux femmes?

Gianni Haver, professeur de sociologie de l’image à l’Université de Lausanne confirme: «Chez les femmes, le fait de se colorer les cheveux est une pratique assimilée dès l’adolescence. C’est assumé, inscrit. Chez les hommes, la coloration est vouée à réparer les signes du temps. Et, de manière générale, tout ce qui va dans le sens de la réparation, de la dissimulation est caché, car ça casse l’idée du naturel.» Il n’y a qu’à tenter de glaner les témoignages de ceux qui «trichent» pour comprendre… Difficile d’aborder un homme dont on suppose qu’il s’adonne à la pratique. On soupçonne bien ça et là un célèbre président de club de foot valaisan ou un fameux pro de l’immobilier vaudois… Mais, houlala… pas question de s’aventurer sur le terrain d’un sujet qui a tant à voir avec l’intimité: «Dans l’esprit, la démarche d’un homme qui se colore les cheveux peut être assimilée chez la femme à celle de recourir à une chirurgie esthétique lourde.» explique d’ailleurs Gianni Haver.

Ludovic, pétillant Lausannois de 39 ans, fait partie de ceux qui assument et à qui cela va: «Je n’ai aucun problème à en parler. J’ai commencé il y a presque dix ans, dès l’apparition de mes premiers cheveux blancs et je ne me vois pas arrêter. Mais j’avoue que j’ai un vrai problème avec le temps qui passe.» Tout juste s’il concède avoir aujourd’hui la main plus légère: «Au début, je faisais mes couleurs moi-même et c’était très foncé. Maintenant, je vais chez des pros, et j’opte pour des tons plus clairs, plus naturels…»

George Clooney, la star des coloristes

Car, tous les professionnels du cheveu vous le diront: Une coloration réussie pour un homme est une coloration qui ne se voit pas! Roberto Pesi, coiffeur et coloriste à Lausanne explique: «On ne fait jamais une «vraie» couleur à un monsieur dans le sens où l’effet racines est proscrit! Aujourd’hui, il y a plein de produits hyper performants, des shampooings, des tons sur tons, qui permettent de sublimer les teintes, d’atténuer les tempes grisonnantes, de redonner de la densité à la chevelure.» Son exemple de parfaite réussite capillaire? Georges Clooney, what esle?: «Il fait un ton sur ton gris argenté pour sublimer son poivre et sel. Et c’est élégant, magnifique.» Là, on est d’accord!

Dans son salon situé non loin des grandes banques, Roberto pratique fréquemment ce genre de soin sur les jeunes (ou moins jeunes) loups de la finance. Ici, ou ailleurs, politiques, dirigeants, présentateurs télé mais aussi vedettes de la chanson… nombreux sont les hommes d’images qui trichent plus ou moins discrètement avec les années (voir ci-contre). Pour Gianni Haver, cette coquetterie capillaire est inévitable: «Nous sommes dans un e valorisation du jeunisme au détriment de l’expérience. Le sage a les cheveux blancs, mais le dynamique en est exempt.»

Dur sur d’être un mâle… Et les petites brouilles entre hommes politiques le prouvent. Ces messieurs, si bardés de diplômes soient-ils, restent sensibles à la question. Quand Nicolas Sarkozy, lui même raillé pour ses talonnettes, se moque de François Hollande: «Ce petit gros ridicule qui se teint les cheveux», il appuie là où ça fait mal. «Toute amélioration de soi par un artifice est un aveu de faiblesse, la mise en avant d’un complexe.» confirme le sociologue. Alors, Messieurs, allez-y mollo sur la brillantine. On vous aime comme vous êtes. Car, comme le chante Johnny Hallyday, lui-même grand adepte de la métamorphose capillaire: «Ça ne change pas un homme, un homme ça vieillit.» Capito?

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